James avait de quoi nous allécher en reprenant le parcours de Jim, personnage secondaire de Mark Twain.Le problème est que cet esclave n’est pas vraiment aidé par ses congénères, son époque malgré des intérêts pour l’écriture et la littérature. Son odyssée personnelle, de fuites en fuites, de mauvaises rencontres en désillusions, est véritablement acerbe et on regrette que Percival Everett n’ait pas installé des moments de joie plus significatifs pour lui. Jim, tout au long du roman, n’est bon qu’à sauver sa peau d’un monde ne cherchant qu’à l’exploiter ou le soumettre. Huck, gamin retors et débrouillard chez Mark Twain, est aussi relégué comme un ado influençable et et peu réactif, ce qui est regrettable. Véritablement, ce spin-off n’est pas si convaincant, rate sa cible malgré un découpage en trois parties qu’on aurait préférés harmonieuses et marquantes.L’écriture de réinvention demande du génie, une maîtrise du livre original et des intuitions qu’on ne trouve pas ici. Tant pis.