seul être dépeuplé

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Ce roman n'est sûrement pas un livre que j'aurai imaginé découvrir, le film me suffisait amplement. Mais voilà, un ami l'a lu il y a quelques mois et m'a convaincue. J'ai pu découvrir ce texte en lecture audio et ce fut une très bonne surprise.

Soyons honnête, moi et le livres de zombies ne ce n'est pas l'amour fou et première découverte ce roman parle de l'état de vampires. L'étonnement passé, je découvre une histoire bien construite où l'auteur nous propose une fin du monde peut être pas totalement originale, mais séduisante à coup sûr... si vous ne présentez pas votre cou !!! Paru en 1954, l'auteur parle de ce que pourrait devenir son monde en janvier 1976. Dans le vrai monde, TF1 diffuse ses premières émissions en couleur, Agatha Christie meurt et le concorde effectue son premier vol commercial. Richard Matheson préfère quant à lui imaginer une pandémie, qui a réduit l'homme à une créature assoiffée de sang, l'électricité ne fonctionne plus, et la voiture est une denrée rare. Et parmi ce monde éteint, ce trouve Robert Neville, seul survivant qui résiste aux assauts quotidiens nocturnes des êtres métamorphosés.

"Sors de là, Neuville", ces petits mots, qui ponctue le texte comme un code en morse pour un appel désespéré m'a glacé le sang à chaque fois qu'ils étaient prononcés. Car comment ne pas devenir fou quand on est le seul, le dernier, l'unique. Et Robert Neville devient fou, bois bien trop pour oublier, se met en danger pour exister encore, essaie de comprendre pour combattre.

Robert Neville a une routine plus ou moins bien rodée, lorsqu'il n'a pas ces passages de folie, et va vouloir comprendre. Il va chercher à découvrir la vérité sur cette épidémie qui lui a pris tous ceux qui comptaient pour lui. Et l'auteur propose des réponses scientifiques à des questions que tout le monde c'est déjà posé sur les vampires. Pourquoi craignent ils l'ail ? la croix ? le soleil ? comment se propage la maladie ? pourquoi lorsqu'on les tue se transforment-ils en poussière ? L'auteur imagine des réponses à sa portée en 1950 et j'ai trouvé cela fascinant. Alors, oui un scientifique de laboratoire trouvera sans doute cela capillotracté, mais j'ai aimé cette approche novatrice dans ce genre de roman.

L'auteur a construit un personnage ordinaire dans un monde qui ne l'est plus avec ses faiblesses et ses forces, le corps et le mental sont très importants et nous allons découvrir Robert sur plusieurs mois avec des hauts et des bas finalement banals mais particulièrement bien relatés. Cette lecture est loin d'être ennuyeuse, au contraire, l'auteur arrive à captiver son lecteur en changeant régulièrement sa façon d'avancer dans son histoire : le quotidien de Robert Neville, son passé avec sa femme et sa fille, sa recherche pour comprendre ce qui a transformé la population encore présente, ses moments de démence, ses espoirs. Ainsi le tragique de la situation est contrebalancé par cet homme déterminé.

Quant à la fin, Richard Matheson a réussi à me surprendre en bien, j'ai réussi à dissocier le film du livre, ne faisant aucune relation, et j'ai été étonnée par la direction prise et comprendre le titre de ce roman. Le terme de l'évolution prend tout son sens.

Ce fut donc un très bon moment de lecture ou d'écoute, comme vous le voulez, où j'ai rencontré une personne simple qui va vivre sa nouvelle vie comme il le peut dans un monde devenu sauvage et criant d'horreur. Une histoire cohérente avec des moments forts, où mon sang s'est glacé à certains moments. Une belle découverte.