Un récit d'autant plus terrible qu'inspiré de faits réels

Comme tous les jeunes Indiens, Mukwa, 11 ans, est envoyé à Sainte-Cécilia, un pensionnat canadien dont l'éducation est confiée à des religieux. Malheureusement, cet établissement ne ressemble en rien à une école traditionnelle. Pour tout apprentissage, le jeune Ojibwé découvre l'humiliation, la privation de nourriture, les mauvais traitements... Car le mot d'ordre est Kill the Indian in the child : éliminer l'Indien dans l'enfant, lui faire oublier sa culture, sa religion, ses origines. Mais Mukwa se rebelle, décide de fuir et de rejoindre son père trappeur, dans la forêt...
Un magnifique roman coup de poing adapté d’une histoire tristement vraie.


Genre : Littérature du réel
Mots clés : Indiens d’Amérique, Différence, racisme, identité


Cindy


C’est un récit extrêmement court. Du coup il semble forcément un peu « réducteur », pourtant néanmoins tout y est, mais c’est encore plus violent et coup de poing sous cette forme. C’est d’ailleurs le propre des romans de l’auteur, qui fait le plus souvent des récits très « ramassés » pour les ados. Encore une fois il est très documenté, avec quelques pages de références historiques en bonus à la fin.
C’est un récit si terrible qu’il ne semble pas pouvoir être vrai, et pourtant... Dans les toutes premières pages le narrateur, Mukwan, 11 ans, est encore avec sa famille, mais plus pour longtemps car il s’apprête déjà à rejoindre « l’école », accompagné par son père. A partir de là les mauvais traitements, les actes de mépris et de cruauté, ainsi que les abus sexuels se multiplient de la part des prêtres et des nonnes à l’encontre des enfants indiens. Violence psychique, physique et symbolique, qui se déclenche pour tout et rien, pour quelques mots dans leur langue natale par exemple. Ils sont mal nourris, battus et en butte à des actes de pure malveillance, il y a donc une très forte mortalité. C’est un roman effrayant, très violent, où tout est décrit sans fioritures, très crûment. Cette « école » semble un vrai repaire de sadiques. Le postface de l’auteure, rappelant que tout est vrai (et pas si éloigné dans le temps) est donc d’autant plus violent.


Dès 13 ans.
Roman historique
Thèmes : Canada, XXe siècle, indien (peuple), écoles résidentielles, violence, racisme


Sandra

EchoDuChaudron
8
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Créée

le 22 déc. 2017

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