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Jonas Jonasson a enchainé les livres depuis Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire, qui a même été adapté au cinéma. Son style touche au nonsense (l'absurde), voir à l'abracadabrant et beaucoup de lecteurs adorent cela car il y a quelque part une adhésion aveugle à ce que cet auteur raconte. Pour ma part, sur L'assassin qui rêvait d'une place au paradis (que j'ai lu en anglais avec un titre beaucoup plus accrocheur: Hitman anders and the meaning of it all) a ce crédit des cent premières pages idéalement écrites avec ses personnages barrés ( le réceptionniste, la femme prêtre et ce fameux Anders), la situation de départ hallucinante (les trois compèrent montent une boîte en ligne de règlements de compte avec Anders qui joue de sa batte de baseball pour contenter le client) et la force du destin qui peut arranger ou desservir. La suite est moins réjouissante car Jonas Jonasson à force d'évolutions narratives plus ou moins habiles, se perd sur la moralité de deux personnages (Per Persson et Johanna Kjellander) alors que ses ressorts comiques (pas assez exploités) sont ces mafieux un peu limités, qui font tout de travers de par leurs visions étroites des choses. Il faut quand même reconnaître que le récit a du rythme, est bien raconté et est assez croustillant sur la civilisation suédoise qu'il décrit par moments. Il n'empêche que L'assassin qui rêvait d'une place au paradis connaît comme les autres romans de son genre, les limites de la broderie littéraire. En accordant une troisième partie et un épilogue dédié au couple formé par Per et Johanna, Jonas Jonasson leur accorde comme une chance de montrer leurs bons côtés aux lecteurs après leur suite d'immoralités et de manigances. Ca sonne faux puisque ce sont deux crapules de premier ordre et il aurait fallu l'assumer jusqu'au bout. Dans ce portrait final pointent cependant de belles aspirations existentielles chez les deux personnages mais c'est déjà une autre histoire, une autre dimension qui ne rentre pas en cohérence avec l'ensemble. Quand un auteur de comédies abracadabrantes en arrive là, c'est qu'il a quelques doutes sur ce qu'il vient de raconter. Où la magie a cessé d'opérer face au rendu final où Jonasson semble se chuchoter à lui-même : es tu content de toi? Et où le lecteur lui répondrait hypothétiquement: est ce à moi d'en juger? Une lecture pour se changer les idées mais qu'on appréciera mieux sans aucun jugement de valeur. Et pour celui qui prend du recul, le relire une deuxième fois pour ce qu'il est : du divertissement total car faut rigoler,la vie est un spectacle comique!

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le 29 août 2016

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