Une des plus connues parmi les «pièces méconnues» de Molière. L'École des Maris opposent deux frères, qui ont chacun eu le soin d'éduquer deux jeunes filles. Le père des deux demoiselle étant mort en demandant aux deux frères d'élever ses filles et de les épouser si elles ne trouvent pas de meilleurs maris.
Ariste, l'aîné, éduque Léonor en lui laissant une totale liberté et en se montrant attentif à ses besoins.
Sganarelle, le cadet, éduque Isabelle avec dureté, lui interdisant tout, l'enfermant chez lui et rêvant d'en faire une femme qui ne sort pas et reste obnubilée par l'honneur.
Mais Isabelle se trouve être amoureuse de Valère et leur amour est réciproque. Problème : ils ne peuvent communiquer, comment se marier alors ? Surtout que Sganarelle a décidé d'épouser Isabelle dans les 8 jours.
La pièce est très simple, dans le fond, et a pour but d'éduquer les hommes, justifiant le titre d'école. Il veut montrer que l'éducation rigoureuse n'apporte pas la vertu recherchée mais, au contraire, pousse les femmes a plus de ruses, seul moyen pour elles de ne pas perdre toute forme de liberté. A l'inverse, laisser plus de liberté aux femmes, ne pas prétendre que telle ou telle mode est mauvaise n'est pas dangereux, la liberté permet de ne pas avoir de secret désir et laisse les individus se confier leurs pensées.
L'oeuvre se concentre quasiment exclusivement sur cela, malgré une remarque sur l'importance du juste milieu dans la société et qu'il ne sert à rien de chercher à imposer des modes, pas plus qu'à les refuser, il faut les suivre tranquillement, comme le langage, sans inventer de nouveaux mots et sans refuser d'user des mots que tous utilisent.
L'humour est moins présente que dans de nombreuses pièces. Se basant sur la farce, le plus drôle est de voir Sganarelle témoigner entre Isabelle et Valère leur amour réciproque. Le spectateur voit tout le déroulé de la pièce en avance et c'est bien Sganarelle qui découvre à la fin ce que l'on a vu se faire depuis le début. L'humour repose donc principalement là-dessus et sur la naïveté de Sganarelle.
Les personnes de Valère reste peu développé, son valet a du potentiel mais très vite est mis en arrière et enfin Lisette et Léonor, les deux autres personnages féminins ne profitent pas d'un réel développement. Il y a donc un manque d'exploitation des personnages.
On regrettera également que Molière, pourtant grand maître des vers, en soit encore à ses débuts et n'offre pas le genre de pièce merveilleuse qu'il écrira par la suite.
Sans tomber dans le Brouillon l'école des Maris a un potentiel réel, un plaisir réel aussi, mais demande à être réexploité, ce qui sera fait quelques années plus tard.