Fiche technique

Auteur :

Pierre Jacob
Genres : Essai, PhilosophieDate de publication (France) : 1980Langue d'origine : FrançaisParution France : 1980

Éditeur :

Les Éditions de Minuit
ISBN : 9782707303035

Résumé : En faisant une histoire des différents courants qui, à la fin du XIXe siècle, ont constitué ce qu’on appelle la philosophie analytique, Pierre Jacob veut démystifier l’impression dominante en France, que la logique est uniquement scolastique. L’ouvrage démontre, au contraire, comment elle éclaire certains problèmes philosophiques et il étudie le rapport qu’entretient la philosophie des sciences avec son contexte intellectuel et socio-politique. L’auteur s’intéresse d’abord aux fondements de la philosophie analytique qui s’est développée en Grande-Bretagne au début du siècle, à travers les œuvres de Frege, Russel et Moore, puis la naissance du “ positivisme logique ” à travers Wittgenstein et le cercle de Vienne. Il s’intéresse ensuite à l’utilisation de la “ syntaxe logique ” par Carnap pour attaquer les prétentions de la métaphysique post-kantienne entre 1920 et 1930, au moment de la montée du nazisme. Et, l’auteur analyse ensuite la révolte contre l’empirisme qui a caractérisé la philosophie des sciences à la fin des années 1950 au moment où les philosophes se sont tournés vers l’étude historique des sciences. Au terme de l’ouvrage, Pierre Jacob définit la naissance d’un nouveau courant d’inspiration réaliste qui prend forme dans les années 1970, en même temps qu’il étudie une nouvelle théorie de la référence linguistique, dite “ la théorie causale de la référence ”. Tout en proposant une réflexion de synthèse sur la philosophie analytique, cet ouvrage donne aussi une image fidèle des théories étudiées. Et, sans être une histoire de la logique, il insiste sur son apport en épistémologie. Enfin, on ne peut exclure de L’Empirisme logique un aspect polémique : celui qui s’insurge contre l’attitude qu’ont longtemps eu les philosophes français face au mouvement analytique et contre les positions de Michel Foucault et de Louis Althusser. Entre les deux guerres mondiales, l’empirisme logique se donna pour but de concilier le rôle de l’expérience dans la connaissance scientifique et l’existence des lois logiques. Ses représentants empruntèrent à Frege et Russell les techniques qu’ils venaient de créer et à Wittgenstein son interprétation des vérités logiques. Depuis cinquante ans, leurs héritiers ont modifié à la fois leur idée de l’expérience et leur conception de ses rapports avec la logique. Et si, ainsi que le suggère Quine, l’adhésion de l’esprit humain à la logique classique était semblable à la croyance périmée dans le caractère euclidien de l’espace physique... Pourrions-nous encore penser dans une logique non classique ? L’analyse aura fécondé le renouveau de l’empirisme. Elle en aura aussi dessiné les limites, au cours d’une histoire aussi mouvementée que l’histoire de l’Europe et des États-Unis au vingtième siècle.