Je suis tiraillée entre deux positions.
Certains personnages sont vraiment nigauds ce qui détonne avec le contexte de l’histoire, on parle de personnes évoluant à des hauts postes d’une prestigieuse banque qui ont des idées et des comportements très farfelues. Jusqu’à la fin on ressent que ce n’est pas de la grande littérature : la réconciliation avec Sloane est trop précipitée et trop peu développée et les lignes de conclusion sont d’une simplicité enfantine..
Cependant, dans le même temps, L’énigme de la chambre 622 est un bon policier remplit de rebondissements et de retournements de situation qu’on ne peut s’empêcher de lire pour connaître le fin mot de cette histoire. J’ai aimé me faire mener en bateau, suivre une piste, être déconcertée par de nouvelles révélations et finalement vivre la stupeur au même rythme que les personnages. Il faut néanmoins être bien concentré pour ne pas se perdre entre les différentes temporalités qui s’entrecroisent tout au long du livre. Aussi, même si j’ai aimé suivre l’histoire, j’avoue que celle-ci manque de réalisme; par exemple, difficile de croire au fait que pendant 15 ans Lev puisse vivre 4 vies complètements différentes sans se faire prendre ou que deux personnes lambdas bouclent en deux semaines une affaire que des équipes d’enquêteurs n’ont jamais achevée en plusieurs années.
Tout comme pour La Vérité sur l’affaire Harry Quebert, les émotions liées à l’abasourdissement prennent le dessus et justifient la note. Je sais que lorsque je lis du Joël Dicker ce n’est certainement pas pour la beauté des tournures de phrases ou la complexité des personnages mais pour plonger dans une histoire pleine de secrets et de coups de théâtre.