Initialement publié en 2010, en langue arabe, le premier roman de l'égyptien Mohammad Rabie vient d'être traduit en français chez Actes Sud, dans la précieuse collection Sindbad. C'est un livre assez différent de ceux que l'on a l'habitude de lire quand on fréquente depuis un certain temps les écrivains cairotes. Pas de fresque sociale ici mais une histoire qui peu à peu se pare d'atours fantastiques, non sans constituer une critique assez cinglante du fonctionnariat à l'égyptienne. Le récit se partage entre deux narrateurs, Chaher, employé de ministère qui doit enquêter sur une bibliothèque oubliée du Caire (avant sa destruction programmée), et Sayyid, vieil intellectuel habitué du lieu. Ceci posé, il n'y a pratiquement pas de progression narrative, le personnage principal étant cette bibliothèque, son fonctionnement étrange, ses méthodes de classement aléatoires et la rareté des ouvrages qu'elle abrite. On aimerait en savoir un peu plus sur les deux personnages principaux de La bibliothèque enchantée mais l'auteur ne s'attache à rien d'autre qu'à son sujet central, avec uniquement des protagonistes masculins. C'est un peu frustrant quand on espérait davantage autour du quotidien d'habitants "moyens" du Caire. Le fait que le livre s'éloigne de plus en plus du réalisme et se termine de manière confuse n'aide pas à chasser le désarroi d'un lecteur qui attendait mieux et plus.

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le 14 janv. 2019

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