Sous la protection de la Bonne Mère, Mathilda di Matteo nous invite au cœur d’une famille marseillaise : Véro, la mère, est secrétaire dans un asile de fous, mais secrétaire quand même. Elle a un franc-parler bien à elle : elle dit des mots plus gros qu’elle, une vraie cagole, provocante et vulgaire. Le Napolitain, le père, est chauffeur de taxi ; il ne supporte pas de faire de la peine à sa fille. Clara, la fille justement, part à Paris pour faire des études brillantes, et surtout pour s’éloigner de son milieu d’origine. Elle prépare une thèse sur le suicide. Elle rencontre Raphaël, le « girafon », son amoureux. Et puis il y a aussi Pastis, le chien muet, qui n’aboie que si on lui marche dessus.
Roman à deux voix,celles de Véro et de Clara, La Bonne Mère oppose deux mondes : le Marseille populaire et le Paris bourgeois. Mathilda di Matteo explore avec justesse et humour la relation mère-fille, leur lien à la fois fusionnel et conflictuel, mais toujours empreint d’amour. Avec un style léger, direct et incisif, elle aborde les violences que subissent les femmes, physiques, sexuelles ou psychologiques.
Même si certains portraits ou situations peuvent sembler caricaturaux, La Bonne Mère est un roman bien plus profond qu’il n’y paraît.