Timide, hypocondriaque, Zeno est assez mal dans sa peau et rappelle quelque peu les doubles successifs que Woody Allen incarnait dans ses propres films. Chaque chapitre, assez long, s'épanche sur un aspect quasi-thématique de sa vie, sur l'incitation de son psychiatre, avec qui les relations s'avèrent tendues. La mort du père, les hésitations existentielles, l'adoration pour Monsieur Malfenti, un homme de l'âge de son père, la volonté farouche d'épouser l'une de ses filles, son amour subséquent pour Ada, son report par dépit pour Aurelia, sa soeur la plus laide, sa liaison torride avec Carla, son amitié profonde avec son beau-frère Guido, mari d'Ada, sa relation professionnelle avec ce dernier et enfin son analyse psychiatrique.
Tout devient assez tordu, sans être véritablement calculé, tout en contenant un humour, tantôt lucide tantôt malgré soi. Le résultat en est drôle et déroutant, avec une intrigue assez bien tenue, sur le fait de savoir comment peut évoluer un pauvre type en partie calculateur et rongé par la peur. C'est assez puissant.