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La Banalité du Mâle
Catalogue de sévices : la fascination pour le corps supplicié de la femme à travers les siècles. De quoi vous dégoûter de l'Histoire de l'Art. De quoi nous dégoûter de nous-mêmes. Car le ver est dans...
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Catalogue de sévices : la fascination pour le corps supplicié de la femme à travers les siècles. De quoi vous dégoûter de l'Histoire de l'Art. De quoi nous dégoûter de nous-mêmes. Car le ver est dans le fruit depuis des lustres. La culture du feminicide fait partie intégrante de notre imaginaire depuis au moins le Moyen-Age. Et rien, surtout pas Me Too, ne vient enrayer le phénomène. La force de la lecture accablante de cet ouvrage tient à ce que jamais l'auteur ne juge :
La culture du féminicide n'est pas bonne ou mauvaise, belle ou laide, progressiste ou conservatrice, de gauche ou de droite. Elle est là, c'est tout.
Sous différentes formes, textes sacrés ou divertissement ("de la Bible à Netflix"), sempiternellement, le même acharnement à annihiler la gent féminine. Jouissance du slasher, performances artistiques, contes pour enfants... Tous les prétextes sont bons pour revenir encore et encore à cette même mort, qu'on ne se lasse jamais de mettre en scène, siècle après siècle.
C'est terrifiant. Et ce n'est pas le moindre mérite de cette lecture que de réveiller la conscience de l'horreur tapie sous la banalisation de ces représentations.
Depuis le XIIIe siècle, des centaines d'initiatives convergent pour explorer et mettre à nu le corps féminin. Il s'agit de le violer, mais aussi d'accéder à son intériorité, au tréfonds de ces zones taboues où se nichent menstruation, gestation et jouissance. À la nudité succède l'ultra-nudité, en une sorte de strip-tease organique qui finit avec le sexe béant, l'utérus fendu, les tripes à l'air. Le féminicide offre l'un des scripts les plus constants qu'on puisse imaginer. Représenté de manière réaliste ou symbolique, il se décompose invariablement en deux étapes : voir et détruire. Comprendre et posséder. Envahir le corps mort (ou qui va mourir) et le retourner comme un gant pour savoir ce qu'il y a dedans. Le faire avouer jusqu'à ce qu'il en crève. En jouir jusqu'à l'écraser. Éteindre sa vie interne. Nier toute liberté qui serait indépendante du (bon) plaisir masculin.
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il y a 4 jours
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