Le lecteur oscille entre l’ennui et l’attachement

Dans ma quête d’élargir mes registres littéraires, je me suis procuré des livres de seconde mains dont le registre et l’époque dénotaient avec les classiques que je lisais depuis quelques mois. Ainsi suis-je tombé sur ce roman de Robin Hobb. J’avais entendu parler de l’auteur, en bien, la fantasy entrait largement dans les registres que je connaissait le moins et il s’agissait du premier tome de sa série de 8 .

8 romans de plus de trois cents pages chacun, je me lançais dans cette lecture ne sachant pas quand j’en finirais, me voilà à la fin du premier roman et voici ce que j’en pense.


Flammarion est un très mauvais éditeur, le livre se termine en plein milieu de l’intrigue, il me faut le deuxième roman pour achever la lecture du premier tome voulu par l’auteur. Ce premier point est cruciale dans ma critique, car l’achèvement d’une œuvre est à mes yeux le compte rendu de l’auteur à ses lecteurs, l’intrigue au moins partiellement résolue montre au lecteur pourquoi il a été emmené sur certains sentiers, pourquoi certaines lenteurs étaient nécessaire, pourquoi ce personnage figurait ici plutôt que là. Ici on sent bien qu’on est à la fin d’un chapitre n’ont pas d’une partie. Aussi dois je critiquer ce qui n’est pas terminé ce qui a sans doute baissé ma note. Parlons maintenant du livre en lui-même.


Le style de Robin Hobb est précis, sans fioriture mais également sans poésie. On est dans la peau de fils de soldat, lui-même destiné à une carrière militaire. Il écrit ce qu’il a vécu depuis l'âge de dix ans jusqu'à ses 18 ans. L’évolution est lente mais bien construite, l’univers qui apparaît petit à petit aux yeux du lecteur est cohérent. Les sentiments du jeune soldat permettent la description de l’ordre moral de la société dominante de ce monde et de manière plus mystérieuse les peuples ennemis. Les chapitres sont des histoires à part entière, il y a une situation initiale, un problème, une action du héros, et une conséquence. Ce rythme qui parfois est plaisant a tendance à être ennuyeux, lorsque la péripétie nous semble très secondaire. C’est le cas notamment du voyage du héros de sa terre natale vers la capitale. On sent le besoin de l’auteure de nous faire passer quelques messages mais l'intrigue qu’elle y développe est à la fois répétitive et sans intérêt.

Dire qu’il s’agit d’un roman initiatique est un euphémisme, le premier roman de cette trilogie ( séparé en huit livres par les éditions française) est encore le balbutiement de ce héros. La récompense de cette lecture est l'espérance d’une vraie déchirure dans la suite, car pour le moment, on a affaire avec un bon petit soldat qui a vécu sans vraiment agir un événement déroutant mais rien de plus. Le lecteur s’interroge, que va t’il en faire ?


La lecture était plaisante malgré les lenteurs et répétitions. Ce début nous a fait beaucoup de promesses. J’espère qu’elles seront tenues dans les prochains tomes.


Chaouix
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le 12 sept. 2025

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