Les démocraties occidentales courent, avec une naïveté désarmante, vers leur propre perte.
Dans ces pays où la liberté d’expression demeure globalement respectée ( on ne vous assassine pas pour une critique du régime, même si l’on peut encore être arrêté ) où l’information abonde et où l’éducation fut (jadis) un rempart, on semble ignorer ce qui, d’ici dix ou vingt ans, entraînera irrémédiablement la disparition de ce que des millénaires de civilisation judéo-chrétienne ont patiemment bâti.
Razavi, journaliste d’origine iranienne, est l’un des meilleurs connaisseurs du Moyen-Orient. Il vient d’ailleurs d’être auditionné à l’Assemblée nationale par la commission chargée d’étudier les liens entre certains partis politiques français et l’islamisme, voire le terrorisme https://www.youtube.com/watch?v=5MMPjvZR_30&list=PLv_RTtpTJ6KfrGwTZhJs1mJcuh9V0hchx&index=4
Son expérience est directe : il a vu, dans sa propre famille, les femmes troquer du jour au lendemain les mini-jupes contre le voile. Il a connu la terreur, les tortures, les morts, sous le joug d’un régime implacable.
Difficile, dès lors, pour les esprits nourris de propagande de crier au « racisme » pour discréditer ses révélations, même si, ironie tragique, Razavi est aujourd’hui menacé de mort en France.
Il rappelle d’abord comment certains intellectuels et hommes politiques français, soutenus par une presse de gauche fascinée par la révolution iranienne, ont contribué à porter au pouvoir l’ayatollah Khomeini et les mollahs, ces mêmes hommes qui rêvaient d’unir « les musulmans du monde sous une seule bannière », au prix du sang et de la terreur.
Razavi replace avec précision ce tournant historique, éclairant les fondements de l’idéologie islamiste, en particulier celle des Frères musulmans et de leur théoricien Sayyid Qutb, dont Khomeini s’est largement inspiré et, à sa suite, l'actuel ayatollah Ali Kamenei dont on reprend honteusement en France la formule immonde de « résistance » pour désigner les pires tueurs.
Il rappelle aussi la rancune durable des mollahs envers l’Occident, accusé d’avoir lâché le Shah, et comment, pour éviter le même sort, le régime a choisi l’attaque : attentats, prises d’otages, terreur organisée.
Razavi met aussi en lumière l’autre visage de l’Iran : celui de la VRAIE résistance. Il rend hommage à ces jeunes femmes courageuses, souvent exilées en Irak, torturées, violées, qui ont choisi de lutter. Pendant que la progéniture de l’élite du régime s’abandonne à des orgies scandaleuses, ces héroïnes se dressent contre l’obscurantisme, meurent pour un voile mal porté, dans l’indifférence presque totale de l’Occident.
Le plus révoltant, c’est cette inversion du sens : le voile, instrument politique et étendard des islamistes, est présenté en Europe comme un symbole de liberté. Cette confusion tragique illustre l’aveuglement occidental face à la stratégie idéologique islamiste.
Au péril de sa vie, Razavi rencontre d’anciens agents du régime, dont il recoupe les témoignages : le mystérieux « Charles », infiltré sous légende parmi les pasdarans ; le fils du Shah, défenseur d’une démocratie iranienne ; ou encore Mohsen Sazegara, l’un des fondateurs des Gardiens de la révolution devenu dissident.
Tous confirment la même réalité : le régime iranien est une mafia, prospérant grâce aux trafics d’armes, de drogue et d’êtres humains, souvent avec la complicité active de la Russie. Le système de blanchiment par le « U-turn », les transferts d’or et d’argent à l’étranger, ne sont que quelques-unes des pratiques qui permettent aux mollahs, immensément riches alors que la population iranienne vit dans une crise économique effrayante, de préparer leur fuite lorsque, inévitablement, le régime s’effondrera.
Mais alors, demande Razavi, pourquoi l’Occident laisse-t-il faire ?
Pourquoi adoptons-nous une attitude si timorée, qui confine à la lâcheté, face à l’islamisme ?
Les raisons sont multiples : la peur du terrorisme, bien sûr, qui a déjà démontré sa puissance ; mais aussi l’aveuglement idéologique d’une certaine élite, encore fascinée par le mythe révolutionnaire et animée d’une haine de soi et de l’Occident.
Les organisations internationales, quant à elles, hésitent à nommer les choses : les Gardiens de la révolution répondent à toutes les définitions du terrorisme, mais on hésite à les qualifier comme tels.
Comment oublier l’effarante déclaration de Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne, s’indignant qu’on puisse « traiter quelqu’un de terroriste simplement parce qu’on ne l’aime pas », alors même que ces hommes sèment la mort de Téhéran à Londres?
L’avenir, prévient Razavi, est sombre.
La plus grande crainte est celle d’une guerre ouverte entre Israël et l’Iran, qui finance et arme le Hamas comme Daech. Une telle conflagration emporterait inévitablement les démocraties occidentales.
Les attaques du 7 octobre, conçues pour saboter le rapprochement entre Israël et l’Arabie saoudite, visaient avant tout à affaiblir la seule démocratie du Proche-Orient. Et l’opinion mondiale, si aisément manipulable par les énormes moyens investis par les islamistes dans la désinformation, risque de devenir le meilleur allié des mollahs dans leur rêve fou : effacer Israël et ce qu’il symbolise.
Merci à Razavi d’avoir choisi le courage, au péril de sa vie, pour ouvrir nos yeux avant qu’il ne soit trop tard.