De la déviance des révolutions..... Un Idéal impossible....
Bonjour à tous,
Je tiens, aujourd' hui, à faire la critique de ce livre, moins connu que 1984, mais tout aussi bien.
Ce livre a été publié par Georges Orwell en 1945 et est donc antérieur à « 1984 ». Il est cependant tout aussi plein d’enseignements et reste tout à fait actuel.
Nous sommes dans une ferme d'Angleterre et la révolte gronde parmi les animaux. Elle est menée par les cochons qui montent la tête aux autres. L'homme est le véritable et unique tyran. C'est de lui que viennent tous les maux et Sage l'Ancien, un cochon, présidera la première réunion des animaux de la ferme Jones.
Lors d'une de ces réunions, il sera voté que tous les animaux à quatre pattes, ou qui volent, seront désormais sur le même pieds. Seul l'homme, être à deux pattes, sera l'ennemi.
Les animaux prennent le pouvoir et s’organisent. Les cochons dirigeront tout naturellement la nouvelle structure sociale. Parmi eux, un certain « Napoléon »… Il ne faudra pas bien longtemps à l'ensemble des animaux pour découvrir que, s’ils sont tous égaux, il y en a certains qui sont plus égaux que d’autres. Il est vrai que la faim règne encore, mais on leur explique que c’est inévitable, que leurs sacrifices sont le prix à payer, provisoirement, pour leurs nouvelles libertés. Mais cette faim ne règne pas pour tous !
Napoléon décrète l'obligation d’assister à des manifestations « spontanées » hebdomadaires célébrant les « luttes et triomphes de la Ferme des Animaux ».
Brille- Babil, le cochon, inonde le peuple de statistiques prouvant à quel point le sort de tous s'est amélioré. Mais les plus anciens tentent en vain de se souvenir si l'on vivait mieux aux débuts de la révolution qu’aujourd’hui. La mémoire collective est défaillante et, à défaut de points de comparaisons, les animaux se laissent mener.
Mais un jour, ils seront terrorisés par un horrible spectacle : Brille-Babil et Napoléon entreront en assemblée debout sur leurs pattes arrières !… Napoléon tenait un fouet en main !…
Orwell nous donne ici une démonstration de la vérité contenue dans la pensée que prête Malraux à Garine dans « Les Conquérants », alors que celui-ci parle du peuple des révoltés : « . je sais si bien qu'ils deviendraient abjects, dès que nous aurions triomphé ensemble. »
Les grands écrivains, quand ils touchent aux caractéristiques profondes des humains, se rejoignent bien souvent !.
La ferme des animaux est un roman dans lequel Orwell à travers l'histoire d'une révolte des animaux dans une ferme présente une oeuvre satirique, ironique de la société et des comportements humains, l'histoire à travers ses différents protagonistes fait penser à la révolution russe et l'union soviétique stalinienne et son régime communiste en reprenant des événements et des personnages de l'époque , mais à mon avis c'est une histoire universelle et intemporelle qui peut être transposée à n'importe quel pays et n'importe quelle époque.
Orwell dénonce l'injustice et l'exploitation , la propagande mensongère, la manipulation du peuple ....
Je me suis attaché au personnage de Malabar qui incarne la victime qui a servi loyalement le régime en croyant à un avenir meilleur....
Œuvre relativement concise, et peut-être moins profonde pour certains lecteurs que 1984, La Ferme des animaux n'en reste pas moins d'une efficacité diabolique pour démontrer les suites d'une prise de pouvoir au sein d'une communauté. Quelles que soient les intentions d'origine, l'affirmation de ce pouvoir se fera toujours au détriment de la communauté, et les animaux de cette fable si réaliste en font bien sûr les frais.
Le pouvoir des cochons se renforce par le biais de mécanismes traditionnels mais malheureusement toujours efficaces tels que la force (ici exercée par la meute de chiens élevés et dressés par Napoléon), l'effacement du passé (l'héroïsme de Boule de neige transformé au fil du temps en acte belliqueux envers la communauté), le changement des règles et discours d'origine, l'excommunication de certains membres... Orwell dresse une liste quasiment exhaustive de tous les procédés que peut utiliser un régime devenu tyrannique.
D'une révolution désirant aboutir à plus d'égalité et de partage des richesses (le stalinisme est bien entendu ici visé) on aboutit à la création de privilèges accordés à quelques-uns, dirigeants comme de bien entendu. Ainsi les cochons se retrouvent à dormir plus confortablement, à manger dans l'opulence, à ne plus réellement travailler mais seulement à diriger les opérations.
Tout cela se passe grâce aux tares (bien mises en avant par l'auteur) des "citoyens" passifs ; ainsi leur illettrisme permet au pouvoir d'agir plus facilement pour faire oublier les évènements passés mais aussi pour la modification du code, l'obéissance aveugle de Malabar qui se tue à la tâche sans jamais se plaindre d'être exploité, la peur et la lâcheté devant les menaces et les abus de la police du pouvoir en place, ces inactions assoient un peu plus l'autorité et créent un cycle duquel il est difficile de sortir.
Tout cela finit par aboutir à un pouvoir ressemblant plus que jamais à l'ancien régime dominant, celui qui fut renversé pour ses inégalités, ses injustices et son manque de liberté. Constat terrifiant et désolant d'un cycle de jeux politiques qui ne cessent de se répéter et qui démontre les faiblesses de l'être humain dans sa volonté propre. Les plus pessimistes iront jusqu'à dire que l'être humain est fondamentalement mauvais... mais c'est là un autre débat qui va plus loin que le propos de ce livre.....
Sage l’Ancien, un cochon « qui en son jeune temps avait été proclamé lauréat de sa catégorie », réunit un jour tous les animaux de la ferme du manoir (Angleterre). Il leur dit sa profonde tristesse de constater que, depuis des temps immémoriaux, tous les animaux ont toujours été maltraités, de leur naissance jusqu’à la mort, que c’en est à désespérer … . La révolte gronde et éclate : le fermier est chassé et l’indépendance de la Ferme des Animaux est proclamée. Vive la liberté ! Sept commandements sont inscrits bien en vue au fronton de la grange (voir plus bas) et un mot d’ordre est proclamé haut et fort : « Tout deuxpattes est un ennemi. Tout quatrepattes ou tout volatile, un ami «. Mais bien vite les cochons prennent le contrôle de la Ferme et une autre devise est inscrite « Tous les animaux sont égaux, mais certains plus que d’autres «.
Mille péripéties et rebondissements peuplent ce court récit de 150 pages qui figure comme un des incontournables de la littérature internationale.
On aura vite compris la symbolique, la similitude avec certains régimes dictatoriaux, tel le communisme revu et corrigé par Staline ou plus récemment, la mondialisation.
Extraits :
- 1. Tout deuxpattes est un ennemi.
2. Tout quatrepattes ou tout volatile, un ami
3. Nul animal ne portera de vêtement.
4. Nul animal ne dormira dans un lit.
5. Nul animal ne boira d’alcool.
6. Nul animal ne tuera un autre animal.
7. Tous les animaux sont égaux. "
" Personne ne croit avec plus de conviction que Camarade Napoléon que tout les animaux sont égaux. Il serait d'ailleurs très content de vous laisser prendre vos propres décisions. Mais, parfois vous prendriez les mauvaises et alors, Camarades, où serions-nous ? "
Et oui : où serions-nous ? Les animaux de ferme sont exploités par les humains mais, ils ne le savent pas. Heureusement que parmi eux se trouve une petite intelligentsia spéciale, animée de bonnes intentions pour le leur faire savoir et, les pousser à la révolte ! Cette intelligentsia est tellement bonne qu'elle ose même, ensuite, se sacrifier pour prendre sur elle seule la lourde responsabilité politique de les guider, au nom de l'Animalisme, vers la société qu'encore elle seule sait idéale !
Cochons, moutons, corbeaux, chevaux ou chiens, de l'Histoire triturée à des fins propagandistes jusqu’à 'l'opium du peuple', en passant par les slogans matraqués et l'hypocrisie, la violence et le cynisme qu'elles impliquent George Orwell expose avec brio les idéologies qu'il dénonce pour ce qu'elles sont : une tragique farce. En fait, 'La Ferme des Animaux' fait germer sous nos yeux, pages après pages, tous les dangers contenus dans de telles idées... et l'Histoire lui a donné plus que raison !
Un pur chef-d'oeuvre....
Très beau livre, d'une écriture simple mais qui fait mouche.
On nous dit que la ferme des animaux est une parodie du communisme, certes oui, mais je pense que le livre va bien plus loin. il recèle selon moi un caractère plus universel....
Car, à mon humble avis, il dépeint tout système politique et tout gouvernement.
Ecoutez les cochons (ceux qui gouvernent) s'adresser aux autres animaux (le peuple): ce sont exactement les promesses et les phrases creuses dont nos politiciens nous abreuvent depuis des siècles: avec moi, ça va aller mieux, plus de chômeurs, plus de SDF, plus de pauvres...vive les heures, plein d'emploi, travailler + pour gagner +, la France maintenant, etc.
Une histoire intemporelle qui n'est pas uniquement la métaphore d'une dictature: bien sûr la guerre froide n'existe plus mais les outils sont les mêmes, tout ayant été grandement améliorés par la technique et le satellite, et l'argent a remplacé les idéologies (du moins pour l'instant...) Boule de Neige, le porc, a toujours raison et ne souffre aucune contradiction dans le régime et la propagande qu'il a créés, tout comme d'ailleurs ces clébards enchantés du départ de l'Homme avec ce fidèle et un peu idiot Malabar convaincu malgré ses plaisanteries de l'absolu bien-fondé de la république des animaux - pour qui d'ailleurs le doute sera déterminant dans son futur. Egalement, les couveuses, les maisons de passe, les camps pour les réfractaires pas d'accord et pas trop enthousiastes, et l'endoptrinement immédiat des jeunes avec la bénédiction de tous; tous ces éléments ont déja été vu ailleurs. Une dystopie, vraiment ?
Grand classique surtout pour adultes, conte grotesque peut-être, mais à l'écriture étrange et réflexive....
il suffit de voir par exemple les gens qui se sont emballés de façon hystérique et passionnée pour Mitterrand, pour Chirac, pour Sarkozy, pour Obama.
La ferme des animaux c'est nous je vous dis !
Sur ce, portez vous bien. Lisez Orwell. Il le mérite. C' est un pur génie. Lisez " 1984 ", et " la ferme des animaux ". @ +. Et souvenez-vous de vous méfiez....