« Je veux expliquer comment une famille, un petit groupe d’être, se comporte dans une société, en s’épanouissant pour donner naissance à dix, à vingt individus, qui paraissent, au premier coup d’œil, profondément dissemblables, mais que l’analyse montre intimement liés les uns aux autres. »
Ainsi s’ouvre la préface inaugurale du cycle des Rougon-Macquart, une œuvre littéraire impressionnante qui s’attache à dépeindre une famille française dans l’histoire du XIXème siècle. Ce qui intéresse Émile Zola, et le lecteur, c’est l’étude des aspirations et des comportements humains dans le témoignage d’une époque.
« L’hérédité a ses lois, comme la pesanteur. »



Adélaïde Fouque, la vieille Tante Dide, est la matrice.



Mère porteuse puis relativement absente des premiers pères, son ombre pèse sur le roman et, on le devine, sur l’ensemble de l’œuvre. Dans le prétexte naturaliste qui motive l’ambition littéraire, Zola l’affuble d’une tare qui handicapera l’esprit de tous ses descendants : « En devenant femme, Adélaïde était restée la grande fille étrange qui passait à quinze ans pour une sauvage ; non pas qu’elle fût folle, ainsi que le prétendaient les gens du faubourg, mais il y avait en elle un manque d’équilibre entre le sang et les nerfs, une sorte de détraquement du cerveau et du cœur, qui la faisait vivre en dehors de la vie ordinaire, autrement que tout le monde. » La pauvre femme est sujette à des emportements spasmodiques tangibles, épouvantables crises de nerfs qui la laissent hébétée et faible. De sa vie, tout ce qui reste sont les irrépressibles assouvissements de chair et de tendresse amoureuse où elle se perdait dans les bras de son mari d’abord, la branche Rougon, puis, veuve, de son amant, les graines Macquart. Ses enfants et petits-enfants hériteront selon leur nom de la tare associée au géniteur, ambition ou alccolisme, et tous de l’appétit insatiable de l’aïeule. Tous seront les corps toujours enfiévrés à leur passion quelle qu’elle soit, d’ambition, de destruction, de liberté ou d’étude.
Tous dévoreront la vie.


Il faut une longue et morne existence de solitude et de silence à la mère Fouque pour trouver le repos, l’apaisement. Incapable jamais d’être une mère pour ses enfants, elle recueille pourtant un de ses petits-fils orphelin, entre bonté inattendue et nécessité de sonoriser sa triste vieillesse : « Ce fut un réveil d’amour, une dernière passion adoucie que le ciel accordait à cette femme toute dévastée par le besoin d’aimer. Touchante agonie de ce cœur qui avait vécue dans les désirs les plus âpres et qui se mourait dans l’affection d’un enfant. » Mais elle ne peut lutter contre les élans de la vie. Toute sa sagesse tardive ne sert qu’à la hanter de prémonitions funestes, éveillant une angoisse qui réveille ses terreurs et ses crises. Quand le petit-fils, à peine jeune homme, s’amourache de la petite voisine, Tande Dide se souvient avec l’amertume de celle qui sait où tout finit : « Par où l’amour avait passé, l’amour passait de nouveau. C’était l’éternel recommencement, avec ses joies présentes et ses larmes futures. Tante Dide ne vit que les larmes, et elle eut comme un pressentiment rapide qui lui montra les deux enfants saignants, frappés au cœur. »


Zola développe cette vie de misère jusqu’aux dernières lucidités et confirme le matériel humain qu’il s’apprête à exploiter dans une œuvre démesurée, un choix à l’image de la société contemporaine telle qu’il la voit, cruelle et superficielle sous les ors d’égoïstes pouvoirs :
« Malheureuse ! je n’ai fait que des loups… toute une famille, toute une portée de loups… »



Des Loups.



Les Rougon-Macquart, dès les premières portées.


Pierre Rougon, l’ainé, le légitime, a l’ambition dévorante. La Fortune des Rougon, c’est la patience et l’emportement mêlé de ce petit bourgeois de province autant que de son épouse Félicité, animée du même appétit de richesses. C’est d’ailleurs souvent cette épouse manipulatrice attentive que Zola met à l’œuvre derrière un mari par trop dénué de patience, d’intelligence et de clairvoyance et dont les emportements inconséquents, sans l’intervention de son amie, les mèneraient à leur perte. « Ils vivaient dans une pensée unique : faire fortune, tout de suite, en quelques heures ; être riches, jouir, ne fût-ce que pendant une année. Tout leur être tendait à cela, brutalement, sans relâche. Et ils comptaient encore vaguement sur leurs fils, avec cet égoïsme particulier des parents qui ne peuvent s’habituer à la pensée d’avoir envoyé leurs enfants au collège sans aucun bénéfice personnel. » C’est cette ambition malsaine qui offre à leurs trois fils une éducation, avec tout l’intérêt nauséabond de parents rongés par des années de vie minable à espérer une fortune qui ne vient pas. C’est cette aigreur qui guide leurs gestes, leurs comportements et même leur cœur. Jusqu’à l’amour, mesuré, que cette mère aussi indigne que la vieille Fouque porte à ses enfants : « Elle qui tolérait les paresses d’Aristide, qu’elle croyait fécondes, ne put voir sans colère le train médiocre de Pascal, son amour de l’ombre, son dédain de la richesse, sa ferme résolution de rester à l’écart. Certes, ce ne serait pas cet enfant qui contenterait jamais ses vanités ! »


Antoine Macquart, le demi-frère, le bâtard, ne songe qu’à satisfaire sa paresse. Berné par son aîné qui l’a envoyé et oublié au service militaire le temps de dérober l’argent de la vieille Fouque sur lequel il comptait pour vivoter de farniente, il se retrouve pauvre hère dans les rues inhospitalières de la petite ville de Province, et s’occupe à rassembler jour après jour le coût de la rancœur et de l’oubli, les quelques sous nécessaires à la boisson. « Cette vie acheva de développer ses vices naturels. Sa paresse devint raisonnée ; son ivrognerie, qui lui valut un nombre incalculable de punitions, fut dès lors à ses yeux une religion véritable. Mais ce qui fit surtout de lui le pire des garnements, ce fut le beau dédain qu’il contracta pour les pauvres diables qui gagnaient le matin leur pain du soir. » Pourtant il faut survivre, il faut manger. Il faut enfanter. Antoine épouse Fine, travailleuse, elle finit d’assurer le trait imbibé de cette branche des Macquart : « Antoine finit par se dire que c’était la femme qu’il lui fallait. Elle travaillerait pour deux, et il ferait la loi au logis. Ce serait sa bête de somme, une bête infatigable et obéissante. Quant à son goût pour les liqueurs, il le trouvait tout naturel. »


Deux meutes naissent et s’épanouissent depuis Plassans, fantaisiste cité provençale inspirée d’Aix où grandit Émile Zola et parsemée de faubourgs parisiens pour y appuyer le contraste des classes face à la bourgeoisie régnante aux côtés de la noblesse endormie. Deux meutes d’avides prédateurs qui, à l’image des manœuvres politiques du siècle, s’affrontent pour s’octroyer la part du roi au festin de la vie. Au tournant du coup d’état du 2 décembre 1851, les deux frères, Pierre Rougon et Antoine Macquart, s’affrontent sur le cadavre de la république, tirent des décombres les meilleurs restes qu’ils puissent ramasser.



Émile Zola écrit l’Histoire.



Ses études de cas ne prennent sens que dans l’écho d’universel qu’elles renvoient dans la grande histoire des hommes dans laquelle elles s’inscrivent. Zola est né en 1840. Louis-Philippe règne sur la Monarchie de Juillet depuis dix ans. En 1848, la révolution instaure la Seconde République qui mourra trois ans plus tard lors du coup d’état de Louis-Napoléon Bonaparte. Le Second Empire sera le décor principal de l’œuvre à venir, aussi pour l’ouvrir est-il naturel de rapporter les origines familiales au terreau politique dans lequel elle prennent racines.
« La révolution de 1848 trouva donc tous les Rougon sur le qui-vive, exaspérés par leur mauvaise chance et disposés à violer la fortune, s’ils la rencontraient jamais au détour d’un sentier. C’était une famille de bandits à l’affût, prêts à détrousser les événements. »


La Fortune des Rougon, ce sont les petits arrangements de ces ambitieux autour de l’éphémère chaos du coup d’état, les spéculations politiques et l’investissement de soi retenu avec lesquels Pierre et Félicité agissent précautionneusement afin de s’enrichir. D’abord monarchistes contre la jeune république qui ne sert pas leurs intérêts, ils deviennent opportunément impérialistes, et avec force conviction, dès l’assurance du succès de l’Empereur. Incapables d’affronter la troupe des insurgés en marche, Pierre Rougon et Félicité manœuvrent la nuit dans la désertion providentielle pour se construire une gloire de papier dorée : « Rougon avait tenu à l’honneur de marcher en tête ; l’heure était venue où il devait payer de sa personne, s’il voulait le succès de ses plans », quitte à écraser l’autre, quitte à laisser des morts libérer la place qu’il convoite. « Ce fut ainsi que ce grotesque, ce bourgeois ventru, mou et blême, devint, en une nuit, un terrible monsieur dont personne n’osa plus rire. Il avait mis un pied dans le sang. » L’écrivain dénonce les profiteurs politiques qui savent où placer leurs amitiés et leurs honneurs pour s’installer aux meilleurs sièges, autant que les pauvres bougres qui suivent, subissent, incapables de les en déloger, aveuglés par leurs appétits irréfléchis et désarmés par l’absence d’éducation : « Sa vie de café, les articles de journaux qu’il avait lus sans les comprendre, avaient fait de lui un terrible bavard qui émettait en politique les théories les plus étranges du monde. Il faut avoir entendu, en province, dans quelque estaminet, pérorer un de ces envieux qui ont mal digéré leurs lectures, pour s’imaginer à quel degré de sottise méchante en était arrivé Macquart. » Pierre Rougon et Antoine Macquart, pour différents soient-ils dans la manière de mener leur ambition, restent deux frères que la malhonnêteté et l’avidité rapprochent dans un même élan, deux visages d’une même ambition.
« les fripons ont de ces calculs d’honnêteté. »



Émile Zola, lucide, raconte ceux qui font le siècle,



ceux qui le prennent en main.
« Si les coups de fusil sont rares dans les rues, les intriguent dévorent les salons de la ville neuve et du quartier Saint-Marc. Jusqu’en 1830, le peuple n’a pas compté. Encore aujourd’hui, on agit comme s’il n’était pas. Tout se passe entre le clergé, la noblesse et la bourgeoisie. Les prêtres, très nombreux, donnent le ton à la politique de l’endroit ; ce sont des mines souterraines, des coups dans l’ombre, une tactique savante et peureuse qui permet à peine de faire un pas en avant ou en arrière tous les dix ans. Ces luttes secrètes d’hommes qui veulent avant tout éviter le bruit, demandent une finesse particulière, une aptitude aux petites choses, une patience de gens privés de passions. Et c’est ainsi que les lenteurs provinciales, dont on se moque volontiers à Paris, sont pleines de traîtrises, d’égorgillements sournois, de défaites et de victoires cachées. »


Face à cette désillusion des gouvernants de qui il ne faut rien espérer, Zola développe la famille, trouve l’humanité ailleurs. Face à la grandiose médiocrité déployée par les pères malades, le naturaliste extirpe de la boue les fleurs saines du savoir et de l’amour, de la liberté
La Fortune des Rougon marche sur l’éphémère espoir de la République.
Écrase un tendre et tragique amour naissant, laissé vierge de promesses.


Neveu de Pierre autant que d’Antoine, Silvère est sacrifié dans une méprisable ignorance au nom des calculs politiques et du profit immédiat. Face aux ambitieux, enfermés au salon que tiennent les Rougon, « le salon jaune, où une sorte de comité réactionnaire se tenait en permanence, (…) encombré par une foule de bonshommes pâles et frissonnants, qui causaient entre eux à voix basse, comme dans la chambre d’un mort », et qui frémissent aux premières notes de La Marseillaise, « Ce rugissement de la révolte, cet appel à la lutte et à la mort, avec ses secousses de colère, ses désirs brûlants de liberté, son étonnant mélange de massacres et d’élans sublimes », Zola oppose Silvère. Le peuple insurgé rêve d’entrer au conseil clamer aux imposteurs de l’élite gouvernante : « Vous n’êtes plus (…) que le fonctionnaire d’un fonctionnaire déchu ; nous venons vous casser de vos fonctions. »


Silvère est le fils d’Ursule, la seule fille d’Adélaïde Fouque, la petite sœur. C’est le bonheur retrouvé de la vieille folle. Un enfant de la liberté. Qui, outre s’occuper de sa grand-mère, traîne dans les rues et au jardin. De l’autre côté du puit vit Miette, gaillarde fillette dont il se prend d’affection.



L’amour des jeunes innocents encadre le roman,



« Toute fille qui se pend au cou d’un garçon est femme déjà, femme inconsciente, qu’une caresse peut éveiller. Quand les amoureux s’embrassent sur les joues, c’est qu’ils tâtonnent et cherchent les lèvres. Un baiser fait des amants. Ce fut par cette noire et froide nuit de décembre, aux lamentations aigres du tocsin, que Miette et Silvère échangèrent un de ces baisers qui appellent à la bouche tout le sang du cœur. », ouverture pleine de révolte et de promesses jusqu’au tragique. Zola développe avec un art exquis les découvertes du cœur de ces enfants à l’aube de l’amour, l’espoir et la république personnifiés. « Ils reprirent leur extase. Ils avançaient d’un pas ralenti, par crainte du moment où il leur faudrait remonter la côte ; tant qu’ils allaient devant eux, il leur semblait marcher à l’éternité de cette étreinte qui les liait l’un à l’autre ; le retour, c’était la séparation, l’adieu cruel. »



Deux enfants de la liberté pour une envolée lyrique et tragique.



Enflammé comme tout le monde l’est dans cette famille dégénérée, mais dénué de l’égocentrisme qui caractérise ses oncles et cousins, Silvère partage avec Miette sa soif de vie, ses rires et ses espoirs de naïves utopies. Silvère a soif de l’autre. « Il devint ainsi un de ces ouvriers savants qui savent à peine signer leur nom et parlent de l’algèbre comme d’une personne de leur connaissance. Rien ne détraque autant un esprit qu’une pareille instruction, faite à bâtons rompus, ne reposant sur aucune base solide. Le plus souvent, ces miettes de science donnent une idée absolument fausse des hautes vérités, et rendent les pauvres d’esprit insupportables de carrure bête. Chez Silvère, les bribes de savoir volé ne firent qu’accroitre les exaltations généreuses. Il eut conscience des horizons qui lui restés fermés. Il se fit une idée sainte de ces choses qu’il n’arrivait pas à toucher de la main, et il vécut dans une profonde et innocente religion des grandes pensées et des grands mots vers lesquels il se haussait, sans toujours les comprendre. Ce fut un naïf, un naïf sublime, resté sur le seuil du temple, à genoux devant des cierges qu’il prenait de loin pour des étoiles. »


Démunis face à l’ampleur de ce qui les dépassent, les deux amants sublimes n’entrevoient jamais les lueurs des promesses de liberté et dans la mort de Miette, Silvère perd tout : c’est la République qui saigne à flots et expire : « Dans la teinte grise des blouses et des vestes, dans l’éclat bleuâtre des armes, la pelisse de Miette, qui tenait le drapeau à deux mains, mettait une large tache rouge, une tache de blessure fraîche et saignante. » Il lui faut pourtant repartir, « Il était désespéré de la laisser toute seule, sous les arbres. Il la vit de loin, une dernière fois. Elle restait là, chaste, dans le drapeau rouge, la tête légèrement penchée, avec ses grands yeux qui regardaient en l’air », et son dernier regard est un peu celui de l’auteur qui voit l’expérience de la république s’achever sans avoir commencée : « La mémoire tendue, il écoutait un bruit aigre de fusillade, il voyait un drapeau tomber devant lui, la hampe cassée, l’étoffe pendante, comme l’aile d’un oiseau abattu d’un coup de feu. C’était la République qui dormait avec Miette, dans un pan du drapeau rouge. »


Là tient une partie du constat d’Émile Zola, une partie de l’ambition de la série.
L’éducation.
Le savoir.
Ici aussi, l’auteur n’oublie pas d’insister à travers le personnage qui lui ressemble le plus. Second fils de Pierre et Félicité, le docteur Pascal, féru d’histoire naturelle, de botanique et de géologie, humble médecin des déshérités et qui rejoint la colonne des insurgés par serment professionnel plus que par conviction. Le docteur Pascal, libre penseur, lien neutre, circule entre les univers familiaux et devient le témoin extérieur, comme l’auteur, des manigances et des élans du petit monde à l’étude : « La première fois, il fut stupéfait du degré d’imbécillité auquel un homme bien portant peut descendre. Les anciens marchands d’huile et d’amandes, le marquis et le commandant eux-mêmes, lui parurent des animaux curieux qu’il n’avait pas eu jusque-là l’occasion d’étudier. Il regarda avec l’intérêt d’un naturaliste leurs masques figés dans une grimace, où il retrouvait leurs occupations et leurs appétits ; il écouta leurs bavardages vides, comme il aurait cherché à surprendre les sens du miaulement d’un chat ou de l’aboiement d’un chien. À cette époque, il s’occupait beaucoup d’histoire naturelle comparée, ramenant à la race humaine les observations qu’il lui était permis de faire sur la façon dont l’hérédité se comporte chez les animaux. » Comment ne pas songer à l’ambition du cycle que l’auteur entame ici ? Comment ne pas trouver dans les mots de l’auteur le sens même de l’œuvre en cours : « Pascal fixait un regard pénétrant sur la folle, sur son père, sur son oncle ; l’égoïsme du savant l’emportait ; il étudiait cette mère et ces fils, avec l’attention d’un naturaliste surprenant les métamorphoses d’un insecte. Et il songeait à ces poussées d’une famille, d’une souche qui jette des branches diverses, et dont la sève âcre charrie les mêmes germes dans les tiges les plus lointaines, différemment tordues, selon les milieux d’ombre et de soleil. Il crut entrevoir un instant, comme au milieu d’un éclair, l’avenir des Rougon-Macquart, une meute d’appétits lâchés et assouvis, dans un flamboiement d’or et de sang. »



Premières notes de la première portée des loups,



La Fortune des Rougon donne le ton d’une étude sombre et sans concession des tares de l’appétit démesuré des hommes en l’inscrivant dans une époque d’apparence et d’ambition. Au sein de la composition, l’auteur prend soin de mêler aux sombres motifs principaux des notes plus douces, de l’humain. Transcripteur naturaliste d’une réalité sociale qu’il exacerbe pour s’engager, Émile Zola signe une introduction pesante de malédictions et de perditions, raconte une fortune poisseuse, « Oublié sous le lit de la pièce voisine, se trouvait encore un soulier au talon sanglant. Le cierge qui brûlait auprès de M. Peirotte, de l’autre côté de la rue, saignait dans l’ombre comme une blessure ouverte. Et, au loin, au fond de l’aire Saint-Mittre, sur la pierre tombale, une mare de sang se caillait. », et laisse le lecteur englué dans une société malade de laquelle il ne peut s’extirper.


Matthieu Marsan-Bacheré

Matthieu_Marsan-Bach
8

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le 11 déc. 2015

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