Pourquoi c'est fumeux, vaseux et tellement rasoir

Une histoire abracadabrante et sans intérêt, un crime affreux qu’on vous annonce pendant plus de 200 pages et qui n’arrive jamais, mais de toutes façons, on s’est endormi entre-temps car le livre n’a pu susciter notre intérêt pour aucun des personnages ni pour l’histoire. Premiers 4-5 chapitres sans dialogue, récit au passé. Puis le ch 11 fourmille de monologues indigestes. Pourquoi cette famille d’Indiens de Bombay sont-ils assimilés à des Romains de l’Antiquité ? c’est tiré par les cheveux. Un des personnages est décrit comme un « brillant causeur, certes, mais c’est un décodeur bourré de programmes qui n’arrête pas de changer de chaîne », cela semble un autoportrait de l’auteur ! Il parsème sa prose non pas de digressions, qui peuvent avoir un certain charme, mais de discours sentencieux et détaillés sur toutes sortes de sujets qui n’apportent strictement rien à la psychologie ni au récit et qui durent des pages, que ce soit sur : la crise monétaire asiatique, la Sicile et la Mafia, le PC indien dans une succession d’acronymes indigestes, des pages entières sur la kabbale, la magie noire et autres « hexagrammes et tétragrammes chinois ». Chacun de ces discours ressemble à un article d’encyclopédie spécialisée et nous provoque le même profond engourdissement. L’incontinence verbale tous azimuts (sur tous sujets) qui assomme le lecteur, c’est peut-être ce que les éditeurs appellent « de l’imagination » ? (on sait à quel point ils en manquent tant ils se répètent tous, de vrais perroquets). Cette logorrhée à tout-va complète un abus de l’hyperbole : des vêtements rassemblant « toutes les modes de la planète », un peintre "doué comme Dali" peint « un portrait en une seule journée », tandis qu’un autre a un QI supérieur, une mémoire photographique, les trois frères « maitrisent le latin et le grec » (vraiment ? au XXIe s ?), « des caves pleines de lingots d’or », quel intérêt ? quesaco ? boring ! le vieux qui à plus de 70 dans, danse « des valses, des tangos, des jives, des renversés, des virevoltes, du disco, du pogo » (toujours ces énumérations qui n’ont pas la poésie des inventaires à la Prévert). Quel est l’intérêt de cette surenchère ? mystère et boule de gomme. J’ai dû déclarer forfait page 225, même si je m’étais promis de le lire en entier. L’érudition d’un Pic de Mirandole, en quoi est-ce que ça peut faire un bon récit, un bon roman? Tout le contraire, même, je dirais. Ça fait presque de la peine pour l’auteur.

Nounours30
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le 29 sept. 2025

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Nounours30

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