Bouleversante immersion
L’on pénètre dans ce livre comme dans la maison vide dont il porte le nom : sur la pointe des pieds, frissonnant à chaque écho, comme si le plus léger souffle, dans l’air saturé de poussière,...
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le 2 oct. 2025
8 j'aime
2
Il y a chez Laurent Mauvignier, que je découvre avec ce livre, une façon unique de faire d’une phrase un territoire, d’un silence une présence, d’un geste banal une déflagration intime. La Maison vide donne ainsi l’impression d’un long souffle retenu : tendu, fragile, chargé d’un passé qui refuse de s’éteindre.
Le roman s’étire comme une mémoire encombrée. On suit un frère, une sœur, une maison, et surtout ce qui manque, ce qui a disparu sans vraiment disparaître. Le vide devient personnage, témoin, tension. Tout est dit sans jamais tout dire. On avance dans cette histoire comme dans une pièce sombre dont on connaît à peine les contours : avec hésitation, appréhension, et cette certitude que quelque chose de douloureux nous attend derrière le prochain mot.
Ce n’est pas un récit fait d’actions : c’est un récit fait de sensations. Mauvignier ne raconte pas, il fait ressentir. Sa langue tremble, revient sur elle-même, tourne autour de ce qu’elle ne peut affronter directement. On lit en apnée. Par moments, c’est magnifique. Par moments, la lecture devient difficile tant l’émotion est dense, mais c’est précisément ce qui fait sa force.
Si l’on cherche une intrigue classique, on sera dérouté.
Mais si l’on cherche une expérience émotionnelle brute, silencieuse et intense, alors La Maison vide frappe juste.
Un roman dense, délicat, inconfortable, et une belle découverte d’un auteur qui semble écrire non pas ce qu’on raconte, mais ce qu’on tait.
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Créée
il y a 6 jours
Critique lue 15 fois
2 j'aime
L’on pénètre dans ce livre comme dans la maison vide dont il porte le nom : sur la pointe des pieds, frissonnant à chaque écho, comme si le plus léger souffle, dans l’air saturé de poussière,...
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le 2 oct. 2025
8 j'aime
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Une maison. Vide. Et pourtant saturée — d’absence, de cris rentrés, de gestes suspendus. Mauvignier y installe le silence comme d’autres un personnage. Rien ne bouge, mais tout s’effondre. L’espace...
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le 21 oct. 2025
3 j'aime
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il y a 6 jours
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il y a 6 jours
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1h30 dans l'intimité de deux personnages. Seuls, dans une salle de théâtre. Et pourtant pas un seul instant la tension ne retombe, pas un seul instant ce spectacle magnifique n'a desserré son...
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le 15 mai 2018
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De cette pièce qui oscille magistralement entre comédie et tragédie, tout a été dit. Tout le monde connaît ce brave au long nez, qui se pâme d'amour pour sa cousine aussi précieuse qu'inaccessible et...
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le 25 mai 2018
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