Certains l'aiment noir

Très bonne surprise de la part d'un auteur que j'ai toujours copieusement ignoré à cause du souvenir douloureux de la lecture de Thérèse Raquin au lycée.

Persuadé que tout ce qui pouvait émaner du courant naturaliste qu'incarne Zola serait chiant à mourir, j'avais préfère abandonner toute tentative de réconciliation.

Et pourtant, ayant trouvé ce recueil par la plus pur des hasards dans une boîte à livres, et n'ayant rien d'autres à me mettre sous le dent, je décidai de lui donner sa chance.

Ce fut une remise en question totale des préjugés que j'avais sur Zola. Son style est concis, percutant, les nouvelles sont sombres. Peu de place pour l'espoir, l'auteur nous force à prendre conscience de l'inconstance de l'existence humaine par les coups portés par la providence, et le destin funeste que celle-ci peut leur réserver.

La première histoire dont le recueil porte le titre est particulièrement glaçante, Zola nous raconte l'expérience d'un homme enterré vivant, dont la résurrection sera peut être encore plus terrible, puisqu'il réalisera que son décès aura finalement été une consolation pour ses proches, un soulagement, une opportunité.

La deuxième nouvelle, bien que portée aussi sur les désillusions d'un homme qui aura consacré son existence à la conquete vaine du grand monde tandis qu'une femme se refuse à lui, apporte un semblant de répis.

Le troisième récit est peut être le plus "sans concession", puisqu'il s'agit ni plus ni moins de l'histoire d'une famille entière qui succombe à une inondation épouvantable, qui est d'autant plus cruelle que les éléments ne leur laissent aucune chance et ne fait aucun état d'âme.

En bref une très bonne compilation, qui ravira les amateurs du fatalisme en littérature.