Souvenirs d’avenir
L’intrigue de ce récit écrit à partir de 1910 et publié en 1912 se déroule en 2073, et un vieillard né en 1986 y raconte ses souvenirs de 2013, année où une épidémie de peste annoncée dès 1929 a...
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le 25 févr. 2017
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Une nouvelle des plus pertinentes à l'heure des pandémies mondiales et l'instauration de mesures de distanciation sociale.
Le récit se situe aux alentours de l'an 2050 et raconte le quotidien d'un ancien professeur d'Université errant avec ses petits-enfants dans une Californie dépourvue de toute trace de civilisation depuis l'arrivée en 2013 de la peste écarlate. Celle-ci est si meurtrière qu'elle provoque le décès en moins de quelques heures, tout en donnant à la peau une teinte écarlate. Le protagoniste tente alors d'expliquer à quoi ressemblait la vie d'avant (ça ne vous rappelle rien ?) mais se heurte à l'ignorance de la nouvelle génération, gamins plus proches du sauvageon que de l'être civilisé. Ceux-ci n'accordent à cet égard presque aucune crédibilité au discours du vieil homme, qu'ils considèrent comme un radoteur n'ayant que des inepties à la bouche. En effet, ils n'ont pas reçu une éducation suffisante pour assimiler le message du grand-père, au langage châtié et au vocabulaire soutenu hérité de ces années d'enseignement pré-pandémie. Ils ont grandi dans la nature, communiquent de manière rudimentaire, et ne pensent qu'à travers une logique pragmatique de survie.
Une fois de plus, London voit juste et décris avec une grande justesse la chute de l'humanité ainsi que les mouvements de panique et de barbarie qui la précède inévitablement. L'homme reste un loup pour l'homme, et lorsqu'il est en danger de mort, il redevient l'animal qu'il a toujours été. Mais à ce titre, l'homme est aussi un animal social. London offre dans cette nouvelle une perspective intéressante, qui est celle de l'effacement des privilèges de classe par un bouleversement du statu quo. Ainsi, les anciens domestiques deviennent les nouveaux maîtres, et tout l'ordre social établi est balayé en un claquement de doigts. Ceux qui fournissent la force de travail n'ont plus à dépendre de ceux qui possèdent les moyens de production. Plus de temps pour l'oisiveté, la lecture, la recherche, il s'agit de trouver à manger, se défendre des prédateurs, se reproduire. Fini les privilèges de classe, les cartes ont été redistribuées. Ce point de vue socialiste ajoute donc d'autant plus d'intérêt à cette dystopie captivante.
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Créée
le 15 févr. 2025
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