Grand fan de Tesson et de son style littéraire, je n'ai pas particulièrement apprécié La Panthère des Neiges.
On y retrouve l'excellent style habituel de Tesson, son regard désabusé sur le monde et les hommes, ainsi qu'un thème particulièrement intéressant. Seul hic: on a finalement pas grand chose à retenir de ce livre, à part qu'il est difficile de voir une panthère des neiges. Bon.
Ca ne s'arrête malheureusement pas là. Habituellement, les remarques cyniques ou, à l'inverse, poétiques, de Sylvain Tesson sonnent toujours vrai. Ici, cela donne une impression de faux, de déplacé, d'un mec qui veut "faire joli".
Il a cependant l'honnêteté de reconnaître, à plusieurs reprises, que son lyrisme n'a pas l'air de déclencher des réactions très positives de la part de ses compagnons de voyage.
En revanche, cela se lit vite, le thème est globalement intéressant, et quelques passages m'ont marqués, dont ceux-ci:
"Hier, l'homme apparut, champignon à foyer multiple. Son cortex lui donna une disposition inédite: porter au plus haut degré la capacité
de détruire ce qui n'était pas lui-même tout en se lamentant d'en être
capable. A la douleur s'ajoutait la lucidité. L'horreur parfaite."
"Novalis l'avait dit plus subtilement: nous cherchons l'absolu, nous ne trouvons que des choses".
Bref, j'ai un peu l'impression que ce livre a été écrit parce que, quand même, fallait rentabiliser le voyage, et que 50 pages faisant un peu court jeune homme, on y a saupoudré d'autres choses par ci par là.