“La papeterie Tsubaki” est un livre d’Ogawa Ito publié aux éditions “Philippe Picquier” collection “Picquier Poche”.
Nous y suivons au grès des quatre saisons, la vie et les états d'âme d’Hatoko (aka Poppo), une jeune femme qui revient à Kamakura, la ville de son enfance, après avoir hérité de la papeterie de sa grand-mère et surtout de son office d'écrivain public qu’elle a longtemps fui après avoir été dégoutté du métier lorsqu’elle était plus jeune. L’objectif de ce métier de l’ombre et de son statut d’écrivain public, c’est de mettre en forme les mots des autres à partir d’un motif et d’un contexte. Mais ce n’est pas tout car tout est méticuleusement réfléchi et d’un raffinement extrême, de la texture du papier au choix de la plume,de la couleur de l’encre, de l’enveloppe et du timbre en passant par la calligraphie et le poids des sentiments. Ce métier est également vecteur de rencontres et de partages.
Au niveau de ce que j’ai apprécié dans ce roman, je dirais pour commencer que c’est l’atmosphère qui s’y dégage, nous prenons vite goût aux descriptions détaillées du métier de papetière et du rôle de l’écrivain public qui s’ancre dans la tradition tout en étant au premier plan d’une modernité qui prend de plus en plus de place. Mais ce n’est pas tout puisqu’Ogawa Ito, outre le thème de la transmission, nous parle d'amitiés, de la nature et de son évolution au fil des saisons, aux fêtes traditionnelles et, bien entendu, à la gastronomie.
En bref, ce livre, tout comme “ Le restaurant de l’amour retrouvé” dans un moindre degré, fait du bien par sa bienveillance, son rythme lent qui favorise la contemplation et la réflexion, tout en évitant le piège de la mièvrerie sucrée. Ce roman donne l'impression que le monde s'est arrêté, et que rien ne peut troubler le calme nécessaire à l'art de la calligraphie, que la fidélité aux traditions d'un autre temps est la clé d'un apaisement et d'un bien être.
Je conseille ce roman qui est à mettre entre toutes les mains tant il est plein de douceur, d'amour et de sagesse, au point qu’il donne envie de ressortir papier, cartes, stylo, porte-plume, encre... Et de prendre le temps d'écrire. À ceux qu'on aime, ou qu'on n'aime plus, d'écrire pour soi, de conserver une trace, de laisser une empreinte.