Big data & gros bêta
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J’ai retrouvé, glisser à l’intérieur des pages de mon exemplaire de « La sculpture de soi », un article minutieusement découpé issu du journal « Le Monde », signé Roger-Pol Droit, mais dont j’ignore la date exacte, sachant tout de même que cet article a été écrit à la suite de l’attribution du "Prix Médicis de l’essai" pour ce livre de Michel Onfray (a priori 1993 donc).
Je retranscris ici, in extenso, cet article et chacun pourra se faire une idée sur la clairvoyance ou non de Roger-Pol Droit ; chacun pourra aussi s’attacher à regarder, avec tout le recul que nous possédons, la distance qui sépare le Michel Onfray de 1993 d’avec celui d’aujourd’hui, 2025.
Voici donc l’article en question dont le titre est « Onfray, la volonté de jouissance » :
« Avec la Sculpture de soi (Grasset), un essai vivant, sans "poussière", Michel Onfray est fidèle à la manière. Fonder l’éthique sur le plaisir dans l’appétit de joie, en finir pour de bon avec les tristesses rances du renoncement, ne pas sombrer pour autant dans les froideurs de l’égoïsme, cultiver au contraire, pour multiplier les jubilations, la délicatesse envers autrui, le sens de l’amitié vraie ou le respect de la parole donnée – tels sont les principes, charnels et charmeurs, qui organisent sa pensée. En modelant le visage d’un « Condotiere » plus imaginaire que réel – cynique, virtuose, prodigue, artiste du geste -, Michel Onfray plaide pour les rebelles qui ont du style – les munificents, les magnanimes, les gourmands de tout.
Il préfère ces aristocrates créateurs d’instants aux pisse-froid qui croient gagner en grandeur tout ce qu’ils perdent en volupté. Mais ce jeune philosophe provocateur et intelligent ne fait pas simplement l’éloge de la pure dépense. Il sait éviter le piège qui transforme le jouisseur solitaire en bourreau sadien. C’est la relation aux autres qu’il s’efforce de fonder dans le souci de soi : sans plaisir, pas de morale.
Cet enfant de Nietzsche et de Fourier n’a sûrement pas fini de grandir. Mais il est déjà fort plaisant de suivre le développement d’une pensée qui s’incarne dans des ruelles vénitiennes et ignore superbement les notes de bas de page. »
A chacun de voir ce qu’il en est ou de ce qu’il en fut… Le temps aidant, on peut penser tout de même que la volonté de jouissance de Michel Onfray a laissé la place à une certaine inappétence, que la volupté s’est transformée en une triste aigreur, que l’éloge de l’amitié se soit effacée sous un ressentiment grisonnant. Pour ma part, je tiens tout de même « La Sculpture de soi » pour le plus intéressant des essais de Michel Onfray ; je ne crois pas qu’il ait réussi à faire mieux depuis. Mais le plus plaisant à lire reste tout de même « Le Ventre des philosophes »…
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il y a 6 jours
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