SensCritique a changé. On vous dit tout ici.

L'histoire nous est d'abord amenée de deux points de vue différents. Celui de Joseph Adams, un de ceux chargés d'entretenir une illusion aux yeux de la majorité des humains. Parmi cette majorité d'humains terrés et exploités dans des abris antiatomiques, Nicholas Saint-James est envoyé à la surface pour obtenir un organe – supposé disponible au marché noir - pour un de ses amis.


Philip K. Dick nous présente ses personnages et pose le décor petit à petit, distillant ses indices permettant de comprendre son univers, comment il fonctionne. Certains personnages qui ne semblent pas majeurs au premier abord prennent de l'importance et deviennent des éléments clés, voire perturbateurs de l'histoire.


C'est – devrais-je dire évidemment – une vision bien pessimiste de l'humanité qui nous est présentée là, une humanité qui manipule, qui s'auto-détruit à tel point qu'elle en a perdu une partie de ce qui faisait sa grandeur, les humains qui restent étant uniquement capables de répéter les mêmes actions, sans plus chercher à innover. Chacun accepte son sort, la pensée est unique, formatée et donc jamais remise en cause. Mais le pire, c'est que même les opportunités d'améliorer le sort de l'humanité deviennent un moyen de maintenir l'illusion oppressive.



Quel usage pour une invention pareille. […] Nous aurions la faculté de supprimer les guerres, de fournir des remèdes capables d'enrayer les grandes épidémies […] Mais non. Bien au contraire, ça n'a servi qu'à monter cette machination, un simple outil parmi d'autres permettant […] d'acquérir davantage de pouvoir personnel. […] Nous sommes une race maudite. La Genèse a raison : il y a sur nous un stigmate, une marque originelle. Car seule une race maudite, entachée peut utiliser ses découvertes comme nous le faisons*



Un peu laborieuse au départ, une fois l'intrigue mise en place, l'histoire est agréable à lire et l'on se prend au jeu des différentes hypothèses, réflexions de certains des personnages. On prend parti, on s'interroge sur ce qui serait le mieux pour ce monde là. L'auteur maintient le suspense jusqu'à un dénouement cohérent et bien orchestré.


(*) vous me pardonnerez les nombreuses coupures, le passage était assez long et j'ai tenté de vous éviter les spoils.

Nomenale
8
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le 7 sept. 2015

Critique lue 785 fois

Nomenale

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7

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