La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert est un livre écrit en Français par Joël Dicker, jeune auteur
d'origine Suisse qui a vu son succès exploser à la sortie de son roman. Le roman est sorti en 2012, il a reçu plusieurs prix dont celui de l'Académie Française.


L'histoire se passe dans une petite ville random des États Unis, à deux périodes différentes séparées de 30 ans. Dans le présent, le personnage principal, Marcus Goldman, un auteur vénal, insupportable et asocial, mais pourtant complètement héroïsé, peine à écrire son deuxième roman à succès. Parce que c'est un Écrivain. C'est fort un Écrivain, mais parfois ça manque d'inspi.


Il recherche alors du soutien auprès de son ancien prof de boxe/mentor/ami/prof de Litté, dont le nom se trouve aussi sur la couverture du livre : Harry Quebert. Il boxe comme il écrit, parce que oui, c'est aussi un Écrivain. Marcus le rejoint donc à Ville Random et Harry lui prodigue ses conseils de grand Écrivain du genre : "- Ecrire une page, c'est comme un round de boxe, Marcus, faut pas se retrouvé acculé dans les filets. - Merci Harry t'es un pote". Bref, on cale rien à ses conseils à deux francs, mais c'est des analogies, c'est subtil on vous dit.


Après le départ de Marcus pour New York, la police découvre par hasard des restes d'un cadavre dans le jardin d'Harry. Cadavre d'une jeune fille de 15 ans, Nola Kellergan, portée disparue 30 ans plus tôt à l'époque ou Harry est venu s'installer à Ville Random écrire son Grand Livre. Le jeune Marcus Goldman reçoit alors un appel énigmatique de son ami "Sauve mon cul, gros, fais comme à la boxe". Harry Quebert est accusé d'être un pédophile et un criminel. Marcus Goldman se dit alors que ça serait cool de se faire de l'argent sur le dos de son pote et de profiter de sa situation pour écrire un bon gros roman bien palpitant. Et en même temps l'innocenter. Marcus est pas un batard.


On alterne ensuite entre l'enquête dans le Présent et des flash-backs dans le Passé, époque où Harry était à la place de Marcus et qu'il rencontrait Nola et les autres habitants. Les flash-backs sont en général narré mais du point de vu du personnage et correspondent aux interrogatoires posés par Marcus. Le récit est alors entrecoupé avec des retournements de situation d'enfer, des conseils de boxe et des conclusions épiques qui... Heuu... ben non en fait. C'est vraiment pas intéressant. Et ce pour plusieurs raisons.


C'est super mal écrit. J'avais un minimum d'attentes sur ce livre, qui m'a été conseillé par plusieurs personnes. Je ne suis pas un gros lecteur, je n'ai que de faibles exigences sur la qualité d'écriture. Il n'y a qu'à voir mes notes sur les livres sur ce site. Je me dis "chouette", un bouquin sympa, facile à lire, un truc prenant dans lequel on peut se plonger. Et bien non. C'est écrit avec le cul, et pour que moi je le remarque, c'est que forcément, c'est vrai. On dirait un texte d'un gamin de 15 ans qui aurait été payé pour rallonger le bouzin et en faire un livre. En plus je croyais que l'auteur était des US et que la traduction avait amoché le style, mais même pas ! Les éléments du décor, les personnages, rien n'est creusé. On a le droit a aucune description, rien ne devient finalement aimé, ou familier. Joël Dicker n'a manifestement jamais entendu parler de figures de style. Rien n'est mis en forme. En fait je suis nul pour parler des livres, mais ce que je retiens, c'est que ce n'est pas "Ecrit". Les faits sont balancés de but en blanc et s'enchaînent. La faiblesse d'écriture se traduit aussi sur les personnages aussi subtiles que leur auteur. Forcément, si l'auteur n'est jamais malin, comment peut-on aimer les personnages pour leur intelligence et leurs traits d'esprit ?


Du coup, Les personnages sont vides. Ils n'ont aucune particularité, ni trait personnel. Je veux dire c'est pas n'importe qui Harry Quebert et Marcus Goldman. Ils sont arrivés là pour des raisons précises. Mais a priori pour être un écrivain de roman de gare, il faut n'avoir aucune originalité, déblatérer des platitudes. Il faut parler d'amour comme une collégienne... De même, on nous parle de Nola tout le temps comme LA MEUF. Alors ok, elle a 15 ans, donc elle est niaise, mais on me force quand même à l'aimer. Joël Dicker passe des centaines de pages à me dire "Cette personne est géniale, grandiose vivante" en continue. Et les trois phrases qu'elle sort c'est "Harry chérie, je t'aime pour la vie, ayons un enfant". Merde. Et Harry de répondre "Oui Nola chérie, on a pas le droit, mais enfuyons nous !". Ca dégouline d'un truc, mais clairement c'est pas de l'amour c'est du foutage de gueule. Peut être qu'on se moque de moi...


Comme sur Les Écrivains par exemple. Harry et Marcus, des types "sensass" vraiment. Wow such Écrivain. Pourquoi le E majuscule ? Parce que dans le monde de Joël Dicker, ces types sont des putains de stars du Rock. Tout le monde les kiffs. Attend mais Joël Dicker, il est pas Écrivain par hasard ? C'est quoi déjà le futur grand livre de Marcus ? L'histoire d'Harry Quebert... Hum... On pourrait me dire que le mec fait du meta, le livre lui même est dans le livre ! c'est ouf ! Mais non en fait, c'est juste un type qui s'autosuce pendant 600 pages en expliquant à quel point les types comme lui son géniaux. Il le fait aux États Unis, entourés de beaufs ventant la grandeur de l'Amérique, mais sinon Marcus c'est lui, et il s'aime. Donc voilà encore une fois on me parle de gens géniaux, moi je les trouve juste cons. Il y a un décalage certain entre ce que dit l'auteur de ses propres personnages (et donc de lui même) à travers leurs propos, et la qualité humaine des personnages exprimée au travers des dialogues et de leurs propres pensées. Dans le jeu-vidéo on parlerait de décalage ludo-narratif. On est donc en plein décalage... narrato-narratif ? Pour moi, les moments où Joël Dicker s'exprime sincèrement, c'est dans les grands moments de philosophie : écriture, amour, boxe. Dans ces moments on ne s'y trompe plus. Il a le niveau de sensibilité et d'expression d'une cuillère à café et si je constate que ses personnages sont des cons, dois-je en déduire que Joël Dicker est un con ? Enfin, à force de nous tabasser la tête avec leurs qualités on va finir par y croire.


Pour finir, l'intrigue a réussi l'exploit de me tenir en haleine malgré des interlude boxe qui me faisaient relever la tête avec la ferme impression qu'on se moquait de moi, tout commes les dialogues de Nola. J'ai fini par sauter les paragraphes gavant de banalités pour en terminer plus vite. L'enquête en elle même est franchement dans le très bas niveau des intrigues policières. Certain éléments sont sus par le lecteur et les personnages très rapidement et les personnages attendent parfois plusieurs centaines de pages avant de creuser cette piste. Sauf que moi c'est pas mon boulot. Vous foutez quoi les mecs ? Et le retournement de situation principal au 4/5eme du bouquin est d'une débilité... C'est même pas nommable en fait. C'est vraiment du foutage de gueule du lecteur au niveau de "Non je rigole c'était un rêve". J'avais quand même un peu envie de savoir quel était le ressort narratif et la solution à la fin. Donc j'ai continué, et j'ai été très déçu.


C'était vraiment banale en fait. Et je n'ai même pas dit tout ce que je n'aimais pas dans ce livre. Du coup, quid du succès, des prix ? De mes potes qui m'ont dit que c'était cool ? Je sais pas... Et je m'en fichais, j'avais envie d'arrêter, vu que les personnages sonnent faux. Je ne crois en aucun d'eux, je ne m'y attache pas, donc peut importe leur avenir. Peu importe la solution à la fin. Mais comment puis-je mettre une note de merde sur SC et être sincère envers vous si je ne le termine pas ? Moi aussi je suis un peu un Marcus Goldman, je profite de la nullité de l'oeuvre pour avoir quelque chose à écrire.

remzrg
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le 19 avr. 2018

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