Il m'a été difficile de me faire un avis sur ma lecture. J'ai avalé les 850 pages de ce roman policier, je ne pouvais plus m'arrêter de le lire, que ce soit le matin au petit-déjeuner, dans le bus, le soir avant de m'endormir : à chaque page, de nouveaux rebondissements ! On ne peut nier que Joël Dicker réussit le pari de vous emmener sur de mauvaises pistes, pour mieux vous surprendre. Difficile de lâcher un bouquin aussi palpitant.
Mais il y a cet énorme problème, qu'on ne peut pas ne pas voir : l'absence de style. Les dialogues sonnent plats, très plats. La romance est sans âme. Ce genre d'histoires d'amour qui ne font pas naître de papillons dans le ventre. Qu'on regarde sans y entrer. Des lettres d'amour toutes aussi plates. Des personnages à la limite de la caricature. D'autres tellement énervants qu'on voudrait les frapper littérairement (mention spéciale à Harry Quebert, qui nous donne des leçons, de belles morales, de belles phrases pour être écrivain, mais tout sonne creux). Un ouvrage dans l'ouvrage, qui est décrit comme étant un best-seller, mais qui, comme tout le reste, n'est pas à la hauteur. L'écriture se lit, sans plus. On est happé par l'intrigue, pas par le style.
Difficile, donc, d'attribuer une note à ce livre. Avec le recul, l'intrigue dépasse néanmoins le style.