La Vie devant soi est un classique. Un roman mythique, célébré pour son humanité et sa modernité. Je partais confiant. Et pourtant…
Tout pour le style. L’originalité du texte repose sur le choix d’Émile Ajar (alias Romain Gary) d’écrire à hauteur enfant — avec toute la candeur, les approximations et les maladresses que cela implique. Amusant au départ, ce procédé m'a très vite lassé et tenu à distance du récit.
C’est triste à dire mais je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages. Il m'a fallu parvenir aux derniers chapitres pour ressentir un peu de compassion pour eux. Pourtant, tout est là : un gamin en quête d’amour et d’identité, une vieille dame en fin de vie, une galerie de personnages hauts en couleurs. Mais tout est écrasé par le style et cette forme de tendresse un peu artificielle.
Je ne remets pas en cause les qualités littéraires du roman, ni même son fond. Il y a de vraies moments de justesse et des phrases qui font mouche — on peut ouvrir un recueil de citations sans problème. Mais j’ai surtout eu l’impression de tourner en rond, de ne pas saisir le message. Momo a peut-être la vie devant lui. Moi, j’avais surtout hâte d’en finir.