Petit retour sur cette saison 2 de The Last of Us, qui vient de s’achever sur HBO. À l’image de la première, cette deuxième saison est globalement réussie : elle saisit avec force les moments forts du jeu et parvient à retranscrire son atmosphère générale. Mais elle reste plombée par une écriture rushée et sur-explicative (le personnage de la psy, sérieux ????), qui gomme une partie de la subtilité et de la profondeur émotionnelle du matériau d’origine.
Le plus gros raté reste malheureusement Ellie. Franchement, difficile de s’attacher à elle tant sa personnalité a été dénaturée. Dans le jeu, elle est dure, mais aussi brisée, rongée de l’intérieur. Ici, elle est juste pénible : vulgaire, immature, incohérente. Un exemple parmi d’autres : à l’annonce de la grossesse de Dina, elle se réjouit — alors que dans le jeu, elle reste froide, consumée par sa vengeance. Ce décalage affaiblit totalement son basculement moral. Comment croire qu’elle est détruite si elle se réjouit à ce point du reste ? On ne suit plus sa logique, ça affaiblit la tension dramatique et brouille l’évolution du personnage.
Même problème du côté d’Abby. Pourquoi révéler ses intentions dès le premier épisode ? Je comprends l’idée — éviter que le public décroche avant la saison 3 — mais le résultat casse toute la mécanique narrative du jeu, basée sur la surprise, le point de vue, le basculement.
Heureusement, certains personnages s’en sortent mieux. Dina est plus attachante que dans le jeu. Jesse gagne en épaisseur, notamment dans le dernier épisode, où il offre un contrepoids intéressant à Ellie. Et Joël a droit à quelques beaux moments, même s’il souffre de dialogues trop appuyés. Pedro Pascal tire son épingle du jeu. On regrette simplement que la série ne s’autorise pas la subtilité : tout doit être dit, expliqué, appuyé.
À côté de ça, les décors et l’ambiance restent sublimes. C’est probablement l’aspect le mieux transposé à l’écran. De ce côté-là, rien à dire sinon bravo ! ????
Je serai tout de même au rendez-vous pour la saison 3 — parce que l’histoire à venir reste puissante, et qu’on peut encore espérer quelques fulgurances.