bell hooks, afro-féministe incroyable, nous a quitté cette année à 69 ans, nous laissons ce bébé livre à choyer pour espérer enfin transmettre l'idée de combattre le patriarcat à tous les niveaux, en commençant par l'amour. Car si il y a une théoricienne féministe qui aiment les hommes, c'est elle.
Elle nous dit que "le patriarcat exige que des hommes qu'ils deviennent et demeurent des estropiés affectifs" et les empêcherait de se rebeller contre.
Si les femmes sont aussi attristées de leur relation aux hommes c'est qu'ils leur font peur, qu'elles n'osaient pas le dire. Mais aussi qu'elles sont seules souvent à porter les conditions d'un lien affectif unilateral sans quoi une lutte s'instaure entre les deux.
Pour les hommes, appris à répprimer leurs sentiments en dehors de la colère, ils soulagent leurs maux dans le sexe, qui devient bien souvent une addiction. Plus globalement les hommes en souffrance sont souvent addict à quelque chose. En cela le patriarcat nuit aux hommes, est une maladie, pathologique, qui leur conférait un certain pouvoir et des privilèges qui leur échappe. Ils ont moins d'avantages et de prises sur la domination des femmes et celle-ci se renforce dans la sphère privée. Seul espace simple d'accès où exercer leur colère patriarcale. Les éco-féministes travaillent aussi sur cet angle : raviver les émotions des hommes cisgenres, qu'ils trouvent des espaces où exprimer leur masculinité et leur être sans se conformer à ce qu'on attend d'eux, se libérer de la violence du patriarcat.
Bien sûr elle ne critique pas que les hommes patriarcaux, mais aussi les femmes patriarcales qui exercent un renforcement des codes genrés sexistes, plus encore quand elles n'ont que ça pour se valoriser dans la société. Les hommes ont tord de critiquer les féministes plutôt que le patriarcat (en s'y intéressant profondément à travers des lectures féministes ce qu'il faut continuer de réaffirmer à nos homologues masculins).
Elle réaffirme une fois encore que les hommes racisés sont souvent, puisque discriminés, moins oppressif dans la sphère privée et écrivent dessus. (J. Baldwin)
Ainsi pour changer le monde, il faut soutenir la volonté de changer des hommes car elle est possible. Plein d'hommes sont féministes. Réinventons les codes, formons des hordes de révolutions d'amour et de paix, voilà ce que nous livre hooks.