Un Comte est épris de Rosine, une femme qui vit cloîtrée entre quatre murs, gardée jalousement par un homme qui souhaite devenir son mari. Un jour, elle tente d’envoyer une lettre à son amant inconnu, mais tous les stratagèmes du monde ne sont rien face à son tuteur, qui décide de fermer les persiennes. La pauvre femme est totalement coupée du monde et étroitement surveillée, mais c’est sans compter sur Figaro qui va aider le Comte à arriver à ses fins.


Cette pièce oppose l’amour jaloux à l’amour pur, si je puis dire. On a d’un coté Bartholo, le tuteur de Rosine, qui la veut pour lui tout seul et qui espère qu’en l’emprisonnant tel un petit oiseau, elle consentira à l’épouser, faute de choix ; et de l’autre, le Comte, qui veut au contraire la voir libérée pour qu’elle s’envole vers lui. Il l’aime de cet amour pur et dès le premier regard comme il n’en existe d’aussi beau qu’au théâtre. Mais le tout est fort de sentiments et les personnages sont bien décrits, le premier pour être détestable, un vrai méchant, et le second pour être apprécié, le sauveur de sa belle.


Le tout est très bien articulé, on se prend au jeu des personnages et rapidement, on souhaite voir le Comte débouter l’affreux tuteur. Figaro joue finement les intermédiaires entre les deux hommes, Rosine, et même le lecteur. J’ai beaucoup apprécié ses stratagèmes et j’en ai souvent souri. L’antagonisme entre les personnages est très intéressant et j’ai adoré le caractère marqué de Bartholo, qui ne mâche pas ses mots et joue facilement des poings. Un protagoniste génialement détestable.


L’écriture est agréable et je suis impatiente de découvrir Le Mariage de Figaro, car ce personnage est très prometteur et je me demande si on retrouvera les mêmes protagonistes ou si on découvrira un autre pan de vie de Figaro.


Dernier petit détail : Beaumarchais semble très attaché aux costumes, c'est pourquoi il les décrit par le menu dans la présentation des personnages au début de l'ouvrage. Je trouve cela intéressant de voir comment il imaginait les personnages et j'aurais bien voulu voir ce que ça donnait sur scène, ça devait avoir un certain cachet.

Jacana
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le 27 août 2016

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