« Faisons de l'histoire et non de la légende »


Je propose donc ici une histoire nietzschéenne de Freud, du freudisme et de la psychanalyse : l'histoire du travestissement freudien de cet inconscient (le mot se trouve sous la plume de Nietzsche...) en doctrine ; la transformation des instincts, des besoins physiologiques d'un homme en doctrine ayant séduit une civilisation ; les mécanismes de l'affabulation ayant permis à Freud de présenter objectivement, scientifiquement, le contenu très subjectif de sa propre autobiographie - en quelques mots, je propose ici l'esquisse d'une exégèse du corps freudien.




Freud a pris ses désirs pour la réalité des autres.



Préambule :
Il y a quelques mois, j'ai dévoré un bouquin qui m'a sorti de ma zone de confort et fait cogiter comme un hamster sur sa roue. J'ai même fait mon petit détective en comparant toutes les infos avec l'Histoire pour voir si c'était du vrai de vrai. Mais j'ai réalisé en discutant avec deux de mes camarades que j'ai pas vraiment pris le temps de considérer que tout le monde n'était pas prêt à entendre des vérités qui dérangent, même si elles sont bien étayées. Bon, j'avoue, j'ai pas été très doué pour aborder le sujet avec tact (note pour moi-même : JéJé, tu dois travailler là-dessus). Et forcément, j'ai récolté quelques réponses cinglantes (puisse la paix de Bouddha être avec nous, restons calmes et sereins) qui m'ont ouvert les yeux sur notre tendance à rester accrochés à nos croyances, sans jamais vraiment chercher à savoir si elles tiennent encore la route. Même lorsque des preuves béton viennent tout remettre en question ! Je suis prêt à sortir mon arme favorite, celle qui m'a valu mon surnom "JéJé fait son Bagou" : mon esprit ouvert et ma capacité à dialoguer. J'ai décidé de vous partager mon avis sur ce livre en prenant en compte les points de vue de Michel Onfray, des historiens et même de Freud, en y ajoutant ma petite touche perso. Mon but, c'est pas de vous mettre K.O avec mes arguments, mais de discuter de manière cordiale pour avancer ensemble. Allez, êtes-vous prêts pour un débat animé ? On laisse tomber l'idée de vaincre ou d'être vaincu, et on se concentre sur la curiosité et la bonne humeur !



Les effets de la psychanalyse, mensonge ou réalité ?



Si l'on considère la littérature psychanalytique freudienne de manière générale, il est remarquable que peu d'études se concentrent sur l'analyse des échecs en cure analytique. En outre, il n'existe pas de méthode standardisée pour évaluer l'efficacité thérapeutique de la psychanalyse, ce qui soulève la question de savoir si cette méthode est véritablement thérapeutique. Pour répondre à cette question, il est judicieux de mener des recherches approfondies sur l'histoire de la psychanalyse, en particulier sur son fondateur, Sigmund Freud, comme le suggère Michel Onfray qui a mené une véritable investigation journalistique. Cependant, Onfray a découvert que la grande majorité des travaux sur Freud sont basés sur des légendes plutôt que sur des cas historiques vérifiables, et que les cas de guérison mentionnés dans les textes de Freud étaient pour beaucoup en réalité des mensonges. Freud aurait falsifié ses études cliniques, ses résultats thérapeutiques et le contenu des séances. Sur le plan méthodologique et épistémologique, Michel Onfray offre un portrait de l'homme en se basant sur "des faits historiques vérifiables" plutôt que sur des théories ou autres légendes. Au fur et à mesure qu'il approfondit son examen, le philosophe essayiste dévoile sans détour de nombreux secrets qui étaient jusque-là dissimulés sous la surface. Il lève le voile sur les mensonges et les manipulations qui se cachent derrière les travaux de la psychanalyse, dénonçant ainsi les faux-semblants. En somme, il ne mâche pas ses mots et met à nu la réalité sous-jacente en démontrant à chaque fois par des preuves venant directement du corpus de Sigmund Freud, ou d'autres éléments dont il donne la source pour pouvoir justement vérifier si cela est vrai ou non.
Faisons de l'histoire et non de la légende.


Bien que certaines religions offrent des méthodes de guérison par la foi, il est logique d'adopter une attitude interrogative envers leur efficacité. Les effets de ces méthodes peuvent être aussi difficiles à prouver que ceux de la psychanalyse pratiquée par des professionnels. Malgré cela, il arrive souvent que l'on accorde davantage de crédit aux professionnels de la psychanalyse, alors même que leur approche n'est pas fondée sur des preuves solides. Pourquoi ? Le shintoïsme, par exemple, se base sur les services de chamans pour pratiquer des actes de guérison à proximité de ses sanctuaires de montagne, mais il n'y a aucune preuve concrète que ces pratiques soient efficaces. De même, le judaïsme et la Bible hébraïque évoquent de nombreuses guérisons miraculeuses, mais il est difficile de prouver que ces événements ont réellement eu lieu. L'hindouisme propose également diverses approches pour la guérison par la foi, mais leur efficacité reste sujette à caution. Dans l'Islam, la guérison par la foi est associée à des lieux de pèlerinage, mais il est difficile de savoir dans quelle mesure ces pratiques ont un effet sur la guérison. Dans la Bible, les miracles de guérison de Jésus sont souvent cités, mais leur historicité est sujette à débat. Comme la grotte de Lourdes qui aurait soignée des malades. Pour autant est-ce que tous ces exemples sont la preuve de l'existence de(s) Dieu(x) ? En définitive, la guérison par la foi repose souvent sur la croyance personnelle et offre une approche de psychanalyse basée sur une doctrine particulière qui permet au patient de se guérir lui-même en s'élevant spirituellement. Mais tout comme la religion, il existe de nombreuses autres méthodes pour s'élever : la politique, le sport, la musique, le cinéma, la randonnée, la lecture, la famille, le sexe... Et dans tout cela, la psychanalyse peut offrir « une possibilité » pour trouver son propre salut. Mais la psychanalyse n'a jamais été « LA » solution miraculeuse que Sigmund Freud a pu laisser croire à travers la conception de celui-ci. En réalité, il existe de nombreuses options pour trouver une aide ou un soulagement dans la vie, et chacun peut choisir ce qui lui convient le mieux.


Pour la science, ces guérisons proviennent de l'effet placebo. Depuis de nombreuses années, l'effet placebo est largement étudié et son efficacité dans la lutte contre la douleur, qu'elle soit psychologique ou physique, est indéniable. Même les patients souffrant de douleurs légères ou sévères ont entre 30 et 40% de chances de voir leur douleur soulagée grâce à un placebo, autant qu'avec un traitement actif. Des études scientifiques sérieuses ont maintes fois observé ce phénomène. L'utilisation de l'imagerie fonctionnelle permet de mieux comprendre l'effet placebo en observant les changements qui se produisent dans le cerveau. En outre, l'effet placebo peut durer des mois voire des années et, dans certains cas, causer des effets secondaires similaires à ceux d'un médicament réel. Tout cela montre la capacité du cerveau et de l'organisme à créer un effet thérapeutique. L'effet placebo est un exemple éloquent de l'interaction entre le corps et l'esprit, une relation corps-esprit qui doit être prise en compte. Voici une vision globale de ce que pourrait représenter la psychanalyse sous de multiples formes et qui n'a rien à voir avec celle proposée par Sigmund Freud. Maintenant que le cadre est posé, intéressons-nous à cet homme qui a généralisé ses propres obsessions et fantasmes à travers un corpus basé sur une doctrine mensongère et honteuse.



La crédibilité de Sigmund Freud repose sur de l'esbroufe



Michel Onfray fait des découvertes extraordinaires qui n'ont rien à voir avec la légende de l'homme après avoir étudié et croisé l'œuvre complète, ses correspondances et sa biographie pendant plus de huit ans à l'université populaire. Il dépeint alors le portrait troublant d'un homme narcissique qui déteste son père au point de vouloir le tuer, obsédé par l'argent et la réputation, désireux de laisser une trace dans l'histoire.
Freud à Fliess, le 12 juin 1900 : « Crois-tu vraiment qu'un jour, sur cette maison, on lira sur une plaque de marbre qu'ici, le 24 juillet 1895, le système du rêve fut révélé au Dr Freud ? »
Il brûle les preuves de son immoralité, invente des histoires extravagantes et affabule sur les cas qu'il prétend avoir guéris, mais qui n'ont jamais été guéris.
Freud, lettre à Martha Bernays, le 18 mai 1896 : « La vérité biographique est inaccessible. Si on y avait accès, on ne pourrait pas en faire état. »
Il invente des cas qui n'ont jamais eu lieu pour soutenir sa théorie de la séduction, affirmant que toutes les névroses procèdent du viol des garçons et des filles par leur père. C'est le moment de la découverte de la différence sexuelle, des rôles du père et de la mère dans la sexualité et la procréation, celui du complexe d'Œdipe, de l'angoisse de castration pour le petit garçon et de l'envie de pénis pour la petite fille. La grande passion incestueuse constitue sa colonne vertébrale existentielle, ce que l'enfant a vécu avec sa mère devient ce que le père vivra avec sa fille. Tout cela, alors que depuis plus de 10 ans, Freud était un cocaïnomane. Dans "Cocaïnomanie et cocaïnophobie", l’inventeur de la psychanalyse défend la cocaïne contre ceux qui l’accusent d’être un produit dangereux. Au point d'y consacrer une étude. Or il est intéressant de s'interroger sur les raisons pour lesquelles Freud n'est pas allé au bout de sa découverte. La cocaïne allait tuer son ami Von Fleschel à qui Freud recommandait des doses énormes pour le désintoxiquer de la morphine. Or Fleischel devint cocaïnomane jusqu'à ce qu'il décède."Freud et la cocaïne" https://www.rvh-synergie.org/prises-en-charge-des-addictions/produits-et-usages/cocaine-et-crack/132-freud-et-la-cocaine.html
« Il semble qu'il y ait eu à conclure d'après maints indices une relation complexe prégénitale entre Freud et sa mère, une relation qu'il n'a jamais vraiment soumise à l'analyse. » Max Schur, lettre à Ernest Jones, 6 octobre 1955.


IMPORTANT : L'escroquerie de sa sublimation géniale soi-disant à l'origine de tout, qui a nom « psychanalyse ». Bien qu'il ait prétendu avoir renoncé à la sexualité afin de se concentrer sur la création de la psychanalyse en tant que discipline scientifique, il entretenait une relation sexuelle régulière avec sa belle-sœur, qu'il avait installée dans la chambre voisine de la chambre conjugale. Cette relation controversée a mis en doute la légitimité de sa prétendue abstinence, en particulier lorsqu'il est révélé qu'il partait en vacances avec sa belle-sœur, laissant sa femme seule à la maison alors qu'elle était gravement malade de la grippe espagnole, une maladie qui a coûté la vie à des millions de personnes en Autriche à l'époque.
« Nous avons une de ces mines, tous les deux, dommage que vous ne puissiez nous voir. » Freud (en vacances avec sa belle-sœur Minna), carte postale à sa femme, 13 août 1898.
Freud autobiographie (VIII.209-210) :
« Il n'y a dans le mariage que quelques années de commerce sexuel satisfaisant, naturellement, déduction étant encore faite de périodes nécessaires pour que la femme soit ménagée pour des raisons d'hygiène. Après ces trois, quatre ou cinq années, le mariage ne fonctionne plus dans la mesure où il a promis la satisfaction des besoins sexuels. »
Voilà comment Freud fournit en quelques mots le meilleur antidote à ses yeux pour éviter les misères sexuelles infligées par la morale dominante :
« Le remède contre la nervosité découlant du mariage serait bien plutôt l'infidélité conjugale... »(VIII.211)
Et voilà comment Freud théorise l'adultère bourgeois sur le papier et le légitime secrètement dans sa vie privée. Il ne parle pas de la nécessité de facilité et de libérer le divorce, il n'invite pas à une vie sexuelle libre, il ne célèbre pas le libertinage, encore moins la révolution sexuelle, il ne déconseille pas le mariage, il ne fustige pas la famille en invitant à ne pas en avoir, il donne une recette vieille comme le monde : le bon vieil adultère des familles. Pour rappel, le conquistador a écrit qu'il avait renoncé à sa sexualité pour diriger sa libido vers la sublimation géniale qui a nom « PSYCHANALYSE », mettre en doute cette parole d'évangile constitue un blasphème pour les gardiens du temple freudien, et pourtant... Franz Maciejewski a effectué des recherches concrètes sur les registres d'hôtel, luxueux pour la plupart, dans lesquels Freud descendait accompagné de sa belle-sœur. Qu'a-t-il appris ? Que le 13 août 1898, le couple se présente à la réception de l'hôtel Schweizerhaus sous la rubrique "Dr Sigm. Freud et Madame" pour réserver une chambre avec un simple lit double pour trois nuits. Et pour appuyer encore plus le propos, si rien n'avait eu lieu qui ressemble à une relation d'adultère et incestueuse entre Freud et sa belle-sœur, pourquoi dès lors les partisans freudien ont interdits jusqu’en 2053 la consultation des containers qui, dans les archives de la Freud Collection de la Bibliothèque du Congrès de Washington, dissimulent au chercheur les lettres envoyées par Freud à Minna à l'époque ? Sachant que durant l'été 1919, tandis que sa femme poursuit sa convalescence dans un sanatorium, Freud s'arrange pour passer un mois à Bad Gastein, une des stations thermales préférées, en compagnie de sa belle-sœur Minna. Il n'y a jamais eu de renoncement à la sexualité ce qui veut donc dire que dès lors, il n'y a jamais eu la création de la psychanalyse puisqu'elle découle de ce geste subliminal.

« Il faut peut-être voir une conséquence de mes recherches psychanalytiques dans le fait que je suis devenu presque incapable de mentir. » FREUD, Psychopathologie de la vie quotidienne.


Selon Onfray, Sigmund Freud était un pilleur d'idées qui a caché ses sources en puisant la plupart de ses théories chez de grands philosophes tels que Empédocle, Eros et Thanatos. Même le concept d'inconscient qu'il a popularisé était emprunté à Nietzsche, Schopenhauer, Spinoza et Hartmann, qui avaient tous développé des théories sur le sujet bien avant lui. Cependant, la légende de Freud a présenté l'idée fausse qu'il avait inventé et découvert la psychanalyse de manière autonome, sans prédécesseurs ou influences philosophiques antérieures. Cette image idéalisée de Freud comme un génie qui a tout découvert et inventé par lui-même est donc remise en question par la réalité de ses sources d'inspiration. Il se justifie lui-même comme un scientifique, jugeant la psychanalyse comme scientifique, pour finalement se contredire dans une lettre à Fliess (1er février 1900) où il écrit :
« Je ne suis absolument pas un homme de science, un observateur, un expérimentateur, un penseur. Je ne suis rien d'autre qu'un conquistador par tempérament, un aventurier si tu veux bien le traduire ainsi, avec la curiosité, l'audace et la témérité de cette sorte d'homme. On a l'habitude d'estimer ces personnes seulement quand elles ont connu le succès, quand elles ont véritablement découvert quelque chose, mais sinon on les met au rebut. » Le besoin irrépressible de conquérir quoi qu'il en coûte.
Mais malheureusement pour lui tout ne se passera pas comme il le voulait. Chacun se souvient du geste de Napoléon qui, en présence du pape Pie VII et d'une foultitude de grands hommes de son temps venus assister à son sacre, ce couronne lui-même empereur car il n'estime personne assez digne de lui pour poser le bijoux sur son crâne. Freud effectue le même genre de geste dans un court texte de 1917 intitulé « Une difficulté de la psychanalyse » rédigé pour une revue hongroise dans un contexte particulier : il vient d'apprendre le refus du comité Nobel de lui décerner son prix cette année-là. Suite à cela il écrit lui-même un texte où il dit qu'il y a eu trois grands génies qui ont révolutionné l'humanité : Corpernic, Darwin et lui-même. En sommes, la grosse tête ! À quoi s'ajoute une autre légende selon laquelle Freud aurait eu la révélation de l'existence du subconscient lors d'une séance avec Jean-Martin Charcot à la Pitié-Salpêtrière. Charcot y utilisait l'hypnose pour provoquer des ordres internes chez des femmes atteintes d'hystérie et prouver l'existence du subconscient. Cependant, de nombreux historiens, bien informés sur ce sujet, remettent aujourd'hui en question cette version des faits. En effet, la Pitié-Salpêtrière était un lieu très prisé par Tout-Paris, où des femmes, souvent des comédiennes, jouaient un rôle pour Charcot et Freud, ce qui rend l'histoire de la révélation du subconscient peu crédible.



Les controverses entourant Freud, souvent ignorées ou minimisées



Les logiques de narcissisme absolu de Freud sont apparentes dans sa tendance à revenir toujours aux mêmes théories et concepts, indépendamment des circonstances ou des exemples qui les contredisaient. Il utilisait continuellement la même clé interprétative centrée sur les figures de papa, maman et l'Oedipe pour expliquer tous les phénomènes psychologiques. Cependant, de nombreux exemples, tels que celui de "Petit Hans", démontrent que ces théories ne sont pas universellement applicables et que la psychologie est beaucoup plus complexe que ce que Freud proposait. En effet, même "Petit Hans", devenu adulte, a rencontré Freud pour lui dire qu'il s'était trompé en pensant qu'il voulait tuer son père et coucher avec sa mère, démontrant ainsi la faillibilité de la théorie freudienne de l'Oedipe. À quoi s'ajoute un propos très important tenu par Freud dans "Psychologie des masses et analyse du moi (XVI.74)", en l'occurrence « le mythe scientifique du père de la horde originaire », un mythe utile pour tâcher de prouver l'universalité du complexe d'Œdipe. Son propos ? Proposer « un mythe scientifique ». Cet oxymore résume toute l'ambiguïté du personnage, donc de la discipline. Car un mythe définit une histoire sans auteur, sans date de naissance, qui, par un récit poétique, au sens étymologique, poietikos, créateur de formes, se propose l'explication du monde ou d'une de ses parties. Comment parvient-il à cette certitude ? Via justement ce mythe scientifique constitué par l'imagination fertile de Freud.
« Chez moi aussi j'ai trouvé le sentiment amoureux pour la mère et la jalousie envers le père, et je les considère maintenant comme un évènement général de la prime enfance. » Freud, lettres à Fliess, 15 octobre 1897.
Un exemple parmi tant d'autres pour démontrer l'absurdité de cette apologie. À Fliess, Fred raconte l'histoire d'une patiente, une femme vient le consulter elle souffre de difficultés d'élocution, elle a développé un eczéma tout autour de la bouche. Diagnostic ? Son père la contrainte à une fellation à l'âge de 12 ans, se souvenir a été enfoui et travaille à sa psyché. En conséquence, le refoulement cause cette pathologie. « Habemus papam ! » (3 janvier 1897) s'écrie Freud content de lui et de sa trouvaille. Quelle preuve ? Aucune. Son envie qu'il en soit ainsi, rien d'autre. La jeune femme y souscrit d'abord puis, on appréciera la formulation : « elle commit la bêtise de demander des comptes au vieux lui-même » ! Bêtise, en effet, que de vouloir confronter les hypothèses fantasmatiques d'un thérapeute à la réalité, à la vérité historique qui, pour la patiente, implique son propre père ! Devant cette incroyable accusation transformant un père en violeur de sa fille, Freud analyse la protestation d'innocence de l'homme injustement accusé : il nie ? C'est donc vrai... De même, la patiente refuse cette hypothèse ? Le refoulement aidant, voilà bien la preuve de la vérité... Car l'alternative est simple : soit on avoue, et l'on confirme la vérité ; soit on refuse, et l'on confirme plus et mieux encore, puisqu'on manifeste de la sorte la puissance du refoulement, cause de la pathologie. Dans les deux cas, Freud triomphe. Il écrit en effet, devant le déni du père et la rébellion de la fille : « Je l'ai menacé de la renvoyer et je me suis convaincu qu'elle a déjà acquis une grande part d'incertitude qu'elle ne veut pas reconnaître. »
Tadaaaaa !!!!! Et voilà la beauté du complexe d'Œdipe ! Pile je gagne, face tu perds !


Freud avait des sympathies pour le fascisme, ce qui ne veut pas dire qu'il était fasciste, mais qu'il avait beaucoup de proximité avec. En atteste la dédicace élogieuse de Pourquoi la guerre ?
« A Benito Mussolini, avec le salut respectueux d'un vieil homme qui reconnaît en la personne du dirigeant un héros de la culture. Vienne, 26 avril 1933.»"Une dédicace de Freud à Mussolini" https://www.lemonde.fr/archives/article/1976/05/14/une-dedicace-de-freud-a-mussolini_2944236_1819218.html
Ce texte, qu'il fait parvenir au dictateur en main propre, via un ami italien commun, explique que, puisqu'on n'en finira jamais avec la pulsion de mort, il vaut mieux composer avec et faire confiance au chef (Führer en allemand, Duce en italien) pour mener les masses. Benito Mussolini, un personnage qui à l'époque avait supprimé les parties, les syndicats, interdit la presse libre, partie unique, corporation, persécution, interdiction pour les fonctionnaires d'être fonctionnaires s'ils n'ont pas la carte fasciste... Si une personne autre que Freud avait adopté le même comportement envers Mussolini, elle aurait été discréditée à jamais. D'autres scandales tout aussi facilement vérifiables sont à lui mettre sur le dos, comme le fait qu'il s'est rangé du côté du chancelier Autrichien austro fasciste Dollfuss. "Oui, Freud avait un goût pour le fascisme – Libération" https://www.liberation.fr/livres/2010/05/03/oui-freud-avait-un-gout-pour-le-fascisme_623837/?outputType=amp Sachant que Freud avait travaillé avec l'institut Goering, pour que la psychanalyse puisse exister sous le régime du IIIe Reich en réglementant sans l'interdire la criminalisation de la masturbation, l'homophobie, la misogynie et la phallocratie ontologiques. "La psychanalyse face au nazisme" https://www.lemonde.fr/archives/article/1988/07/29/la-psychanalyse-face-au-nazisme_4087260_1819218.html
« Il n'est pas question que le conseil de vivre pleinement sa sexualité puisse jouer un rôle dans la thérapie analytique. » FREUD, Leçon d'introduction à la psychanalyse (XIC.448).
Pourquoi il envisage de promouvoir Félix Boehm, président de la Société psychanalytique allemande Ancré dans la propagande nazie qui prétendait à l’existence d’une race supérieure dite aryenne ? Où encore, pourquoi est-ce qu'il existe de sa part de nombreux textes contre le bolchevisme, et aucun contre le nazisme ou le fascisme ? Tant d'éléments problématiques qui s'articulent autour de l'homme et qui pourtant bénéficie d'un droit de conciliation improbable.


Point, amusant mais explicite :
Freud pratiquait la psychanalyse pour 450 euros par séance (montant converti en monnaie actuelle), tous les jours de la semaine pendant quatre, cinq, ou six ans. À quoi il ajoutait qu'on ne pouvait pas soigner quelqu'un qui ne payait pas en liquide cher, refusant sur son divan les pauvres.
« Mon moral dépend beaucoup de mes gains. L'argent est pour moi un gaz hilarant. » FREUD, lettre à Fliess, 21 septembre 1899.
Il avait développé le concept original d'"abstention flottante", selon lequel le psychanalyste pouvait dormir pendant la séance sans que cela n'affecte la qualité du traitement du patient. En effet, pour Freud, l'inconscient communiquait indépendamment de l'état de veille, ce qui signifiait que l'écoute active du patient n'était pas toujours nécessaire.
Point, honteux mais explicite :
Un exemple, dans ses "Études sur l'hystérie", Freud rapporte sa pratique de l'imposition des mains. Pour soigner une hystérique, il préconise donc un massage de l'utérus. Freud se contente de théoriser, puis il invite un praticien à effectuer le geste et affirme triomphalement à propos de la santé mentale de la patiente : « un de nos gynécologues les plus en vue, qui par massage lui redressa l'utérus, si bien qu'elle demeura plusieurs mois exempt de tout maux » (III.95). À partir de là, Freud fait donc masser les utérus pour les remettre en place et supprimer les symptômes hystériques. Il ajoute donc cette technique du corps, ce passage à l'acte physique avec contact et pour unique objectif de « les obliger à communiquer » (II.129).
Point impardonnable mais explicite :
En collaboration avec Fliess, Freud a procédé à l'opération du nez d'Emma Eckstein, qui a été un véritable désastre. En effet, des cautères sont restés dans le nez de la patiente, entraînant des infections qui ont gravement affecté son visage. Malgré ses plaintes et ses saignements, Freud a affirmé que ses douleurs étaient liées à son désir refoulé. Bien que réopérée, Emma Eckstein a conservé des séquelles importantes sur son visage pour le reste de sa vie. "Freud et le cas d’Emma "Elisseievna: Quand Freud manqua de tuer Emma Eckstein" http://elisseievna.blogspot.com/2010/04/quand-freud-manqua-de-tuer-emma.html?m=1
« Tous les individus doivent être égaux entre eux, mais tous veulent être dominés par un seul. L'homme est un animal de horde, être individuel mené par un chef suprême. »
FREUD, Psychopathologie des masses et analyse du moi (XVI.60).


On le sait désormais à ce point de l'analyse, la psychanalyse freudienne est la discipline inventée par un homme pour vivre avec sa part sombre et la justifiée en l'imposant à tous pour en faire une généralité. Le sommet de la perversion.
« Les règles de la pensée logique ne joue pas à l'intérieur de l'inconscient et l'on peut appeler ces derniers le royaume de l'illogisme. » FREUD, Abrégé de psychanalyse, 32.
Tu m'en diras tant !



CONCLUSION :



Le déni du corps et le refus du réel conduisent Freud vers un monde créé de toutes pièces par ses soins, un monde auquel il a donné les pleins pouvoirs. Le psychanalyste, tout à son déni du tangible, se donne corps et âme à des fictions, des concepts, des idées, des noumènes. Si la psychanalyse fonctionne effectivement au sein d'autres courants, alors il est nécessaire de construire une psychanalyse post-freudienne qui abandonne totalement les préceptes humiliants d'un homme peu recommandable qui a érigé ses propres vices en généralité. À une époque où nous nous indignons devant des propos tenus dans des dessins animés tels que La Petite Sirène, que nous remodelons en changeant quelques mots pour plaire à tout le monde et éviter de blesser qui que ce soit, il est absurde et illogique de continuer à taire les problèmes posés par Sigmund Freud. Les quelques exemples mentionnés dans mon texte ne représente qu'une goutte tirée du livre de Michel Onfray : "Le Crépuscule d'une idole : l'affabulation freudienne", que je vous invite à découvrir plus profondément.


Comme disait ce cher Freud : « La vérité ne peut être tolérante. » FREUD, Nouvelle suite des leçons d'introduction à la psychanalyse (XIX.244).



Méfions-nous des philosophes qui organisent leur postérité, se gardent des biographes, redoutent leurs recherches, les prévoient, les suscitent, envoient leurs affidés au front pour construire un début de narration à hagiographique, détruisent leur correspondance, effacent les traces, brûlent des papiers, écrivent de leur vivant une légende en pensant qu'elle contentera les curieux, entretiennent autour d'eux une garde rapprochée faite de disciples utiles pour éditer, imprimer et diffuser les images pieuses dessinées avec application, rédigent une autobiographie en sachant très bien que le rond de lumière projeté ici par leur soins dispense d'aller voir là-bas dans l'ombre ou leur nœud de vipères existentiel bruit dans un quasi-silence.


B_Jérémy
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le 9 mai 2023

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