Le Dîner de faucons. Prodigieux hommage à un passionné. Ne pas lire le résumé SC ou de 4e couverture

Sans spoil. Ne pas lire non plus le résumé SC ou la 4e de couverture qui informent d'une scène qui me fût une énormissime surprise.

Un des livres que j'ai regretté finir, dont j'ai ralenti ma lecture.

C'est l'histoire d'un homme passionné par le dressage de faucon dont l'éclaireur SC n'est rien de moins que l'Empereur Frédéric et son livre, sorte d'Affaitage 'ou l'art d'apprivoiser les rapaces Pour Les Nuls'.

Tout et tous vont se mettre sur son chemin trouvant sa passion une folie: sans doute les scènes les plus drôles même si ses proches, prêtre, mère, maire et police soupçonnent un burn-out dû au chagrin et deuils. Leurs agissements ajouteront de la psychose et paranoïa au fauconnier débutant. Ce sont les scènes les plus drôle quasi Slapstick ou Hibernatus.

J'ai éclaté de rire dans mon lit quand le passionné se fait tancer lors d'un cocktail par une universitaire animaliste roulant "en Saab" dont le sujet d'essai est délirant, entourée d'un "Juif pâlichon enseignant le swahili". Elle m'a rappelé la scène du sujet de la thèse de Jaoui dans On connait la chanson.

La donneuse de leçon, woke extrême avant l'heure, agite "un index en forme de bâton de craie".

Une scène dans une morgue gérée par un Jeeves calme est encore plus drôle et devient quasi Mondwest.


Livre drôle mais aussi très émouvant et beau. Lors d'une scène sur deux pages de traversée d'un champ le matin très tôt au lever de soleil, si bien écrite que j'ai physiquement été transporté avec les deux personnages: le passionné de faucon est encore accompagné de son neveu neuneu. Et d'un rat attaché...


Ce duo rappelle celui de Des souris et des hommes où "George et Lennie ont le même rêve : posséder une exploitation." Ici, un "George" aussi, partage avec aussi un pseudo débile le rêve de posséder un faucon.

L'émouvant neveu s'exprime comme Groot ou Garp.


Ma série noire indique que le traducteur est un Francis Kerline au cv très impressionnant.

Ce Harry Crews, auteur des années 60 et 70, me semble écrire au sujet de certains passionnés de SC.

Je l'ai découvert grâce à France Inter à qui une Séverine Chevalier faisait chez elle une visite de sa bibliothèque: elle mentionnait au passage un livre d'Harry Crews, son style..."où un homme décide de manger une voiture".

Dans ce Car, c'est un passionné de voitures travaillant à la casse à les réduire en cubes et allumettes...

Dans Le chanteur de Gospel: des passionnés gravitent autour d'un fou de chants.

Dans Nu dans le jardin d'éden: des passionnés gravitent autour d'un Jabba le Hut terrien et sa mine.

En films, son style et personnages me font penser aux Aventuriers avec Shimkus, Delon et Ventura aussi en geeks passionnés et sa technique et structure de romans à Short cuts avec Altman au montage, mâtiné de Freaks.


Pierrick_D de SC m'apprend que ce livre de 1973 a été adapté en 2006 avec Paul Giamatti jouant le têtu décidé, Mickael Pitt, le beau simplet et Michelle Williams la si belle fille soi-disant facile qui se révèle la plus observatrice et aidante de tous: Dressé pour vivre.

Giamatti joue souvent les passionnés: passionné de vin dans Sideways où il finit aussi en crise poursuivi dans les vignes pour être maitrisé (il souffre de chagrin d'amour);

passionné de faucon ici, poursuivi dans les champs pour être maitrisé (chagrin d'endeuillé),

passionné de BDs envahissantes dans American splendor (2003)


Ce qui me fait penser que son obsession a aussi ici peut-être un lien avec celle du Vieil Homme et la Mer qui "décrit le combat épique entre un vieil homme et un gigantesque marlin, probablement (aussi) la plus belle prise de toute sa vie. Cette lutte symbolise le combat de l'homme face à la nature". Ici, l'homme est tout aussi déterminé à attraper et maitriser ce rapace et ses serres.

Créée

le 27 juin 2025

Modifiée

le 27 juin 2025

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