Y a des mecs qui n’ont pas de bol, ceux qui ne vivront jamais quelque chose de rare, d’unique, d’absolu. Genre les éphémères. Et puis il y a le maître absolu, la vie de dingue, le parcours de malade, le portrait incroyable : Kirk Douglas.

Dans la brique qu’est Le fils du chiffonnier, tout est là pour faire de Kirk un personnage bigger than life : enfance misérable (pauvreté, père alcoolique, mère débordée par ma famille nombreuse), jeunesse difficile (car juif), scolarité intense (sportif de haut niveau pour payer l’université), débuts laborieux comme acteur, et boum, tout s’enchaîne : les femmes surtout (Douglas n’est pas avare quant à sa vie sexuelle plus que riche), la guerre, le théâtre puis le cinéma, les grands noms, les succès, les paris risqués, les présidents des USA, la vie de famille pas toujours simple, les premiers signes de faiblesse, la volonté de continuer de vivre. A quand le film ?

Kirk Douglas est un gars entier, qui narre sa vie comme bon lui semble, avec humour, panache, modestie teintée d’arrogance, revanche et amertume, sincérité et franchise. Qu’il s’agisse de ses conquêtes innombrables, de ses adultères qui le sont tout autant ou des grands cinéastes avec lesquels il a tourné (et sur lesquels il s’attarde sans détour, de William Wyler le sympa à Otto Preminger le salaud en passant, évidemment, par Kubrick l’enfoiré), Douglas joue cartes sur table, n’ayant plus rien à prouver ni à cacher. Scénario hollywoodien parfait, sa vie se résume à une succession de luttes mélangées à des petits bonheurs peu communs (voyager à travers le monde, atteindre son rêve tout simplement) et les amateurs de belles histoires comme les cinéphiles trouveront leurs comptes dans ce récit haut en couleur.

Alors oui, ça balance sec, parfois on se pose des questions, et puis le livre nous revient au visage comme une évidence : cette autobiographie cinématographique est l’un des plus beaux fleurons du genre et ne rend que justice à ce monstre sacré qu’était et que restera à jamais Kirk Douglas.
Cinemaniaque
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Bigger than life

Créée

le 19 janv. 2014

Critique lue 424 fois

6 j'aime

1 commentaire

Cinemaniaque

Écrit par

Critique lue 424 fois

6
1

D'autres avis sur Le Fils du chiffonnier

Le Fils du chiffonnier
cinemusic
10

L'ambition et la revanche d'Issur Danielovitch!

Ce livre est une autobiographie.Pas une banale où l'on raconte sa propre vie!En nous la narrant il nous livre plusieurs réflexions sur des sujets intéressants et en font un livre d'une grande...

le 4 sept. 2016

3 j'aime

5

Le Fils du chiffonnier
Alligator
6

Critique de Le Fils du chiffonnier par Alligator

Critique du 12 mars 2010: J'ai une profonde admiration pour Kirk Douglas. Et depuis quelques années, elle se nourrit d'interprétations subjugantes bien souvent savourées les pieds en éventail. Ace in...

le 6 nov. 2013

2 j'aime

1

Le Fils du chiffonnier
AlexandreKatenidis
8

Réussir le rêve américain

Kirk Douglas naît de parents juifs immigrés de Russie, arrivés aux Etats unis. Originaire d'une famille nombreuse fort modeste, ses débuts dans la vie s'annonçaient quelque peu arides ; mais, à...

le 22 oct. 2020

Du même critique

Frankenweenie
Cinemaniaque
8

Critique de Frankenweenie par Cinemaniaque

Je l'avoue volontiers, depuis 2005, je n'ai pas été le dernier à uriner sur le cadavre de plus en plus pourrissant du défunt génie de Tim Burton. Il faut dire qu'avec ses derniers films (surtout...

le 21 oct. 2012

53 j'aime

2

American Idiot
Cinemaniaque
7

Critique de American Idiot par Cinemaniaque

Il est amusant de voir comment, aujourd'hui, cet album est renié par toute une génération (et pas seulement sur SC)... À qui la faute ? À un refus de la génération née début 90 de revendiquer les...

le 13 janv. 2012

50 j'aime

3

Hiroshima mon amour
Cinemaniaque
4

Critique de Hiroshima mon amour par Cinemaniaque

Difficile d'être juste avec ce film : il faudrait pour pouvoir l'apprécier être dans le contexte socio-culturel de sa sortie, ce qui est impossible à reproduire aujourd'hui. Je distingue relativement...

le 4 juin 2011

49 j'aime

1