"Gai, trop gai..."
Des aphorismes pêle-mêle dont on se vantera de connaître le sens alors que la moitié s'adressent à des allemands morts depuis 150 ans, pour des motifs morts avec eux. Jaspers disait que le pire...
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le 27 mai 2012
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Lire le Gai savoir, c'est aller à la rencontre d'Aristote, Schopenhauer ou encore Goethe.
C'est surtout accepter de revenir encore et encore sur quelques "fixettes" de Nietszche :
- la religion évidemment (j'y reviendrai),
- l'Allemagne, les traits qui caractérisent les Allemands, Wagner, le romantisme allemand etc.,
- les femmes, mignonnes et inconséquentes (sic)...
C'est enfin - comme dans Ainsi parlait Zarathoustra - lire un ouvrage de philosophie atypique dans sa forme.
Ici des pensées qui sont autant de paragraphes, allant de 2 lignes pour les plus courtes à 3 ou 4 pages pour les plus longues.
L'ensemble ne présente donc pas une cohérence de continuum mais des allers et retours sur des thèmes qui sont abordés sous des prismes multiples.
L'homme a été éduqué par ses erreurs : en premier lieu il ne se vit toujours qu'incomplètement, en second lieu il s'attribua des qualités imaginaires [...].
Que ce soit dit, Nietzsche va se faire un plaisir de nous remettre dans le droit chemin avec un ton mi-taquin mi-ironique.
Evidemment le propos n'en est pas moins globalement sérieux.
EXemple : il prend un malin plaisir à continuer son entreprise de déconstruction de la cathédrale religieuse et de Dieu.
La résolution chrétienne de trouver le monde laid et mauvais a rendu le monde laid et mauvais.
Croyants susceptibles, passez votre chemin !
Il en est de même pour les femmes. L'ouvrage est un recueil de "bons mots mysogines".
Exemple de citation dédiée à Napoléon Bonaparte que l'écrivain admire.
[...] L'homme régnera de nouveau en Europe sur le commerçant et le "philistin" ; peut-être même sur la "femme" cajolée par le christianisme et l'esprit enthousiaste du XVIIIème siècle.
Bref, il faut une bonne prise de recul pour apprécier l'ouvrage à sa juste valeur.
Personnellement, j'avoue ne pas été transporté par la puissance de la pensée philosophique développée dans Le gai savoir.
Mais il faut reconnaitre qu'il regorge de bons traits.
Et peut-être rien que pour cela, il faut accepter de prendre le risque de s'y frotter.
Que dis ta conscience ? Deviens ce que tu es.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Le philosophe débutant et Les meilleurs livres allemands
Créée
le 10 mai 2022
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2 commentaires
Des aphorismes pêle-mêle dont on se vantera de connaître le sens alors que la moitié s'adressent à des allemands morts depuis 150 ans, pour des motifs morts avec eux. Jaspers disait que le pire...
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le 27 mai 2012
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Je me trouve gêné d'avoir à écrire la moindre ligne sur le Gai Savoir, tant son contenu est dense et appelle, chez moi, à une lente, très lente digestion. Il faut néanmoins que je le place au rang de...
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le 6 mai 2016
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le 14 juil. 2013
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