Robert Cédric Sheriff, écrivain ayant connu déjà une première guerre mondiale,avait la matière idéale pour Le manuscrit Hopkins en 1939. Cette lune qui se décroche du ciel et entraîne les nations dans un conflit pour partager ses ressources, n’est qu’un prétexte narratif pour l’auteur pour parler de la seconde guerre mondiale imminente. Alors oui, cette catastrophe est marquante à l’échelle d’un petit bourg anglais et de Londres mais vous retenez que les hommes ont toujours les ressources pour réagir, s’entraider passé le temps de l’affolement et de la résignation. Le personnage principal assez fantasque ,narrateur du livre, préoccupé par son élevage de poules de compétition, oscille entre découragements et moments de clarté pour surnager avec ses jeunes voisins Pat et Robin. Malgré l’apocalypse insolvable, les gouvernements dépassés et autoritaires, Hopkins choisit les minuscules parcelles de vie pour rester debout. J’ai beaucoup aimé la qualité de l’écriture de Sheriff, sa capacité à changer de tonalité même si je trouve son épilogue imparfait. En tous cas, et en ces temps contrariés, un livre valant le coup d’être découvert.