Djinn Giono

Dans les années 20, avant ses premiers romans, Jean Giono écrit et publie parfois dans des revues de courts récits à la croisée des styles, entre poèmes en prose, contes et églogues ; tout imprégné qu'il est encore de ses lectures d'enfance : Homère, Théocrite, Virgile mais aussi Sindbad le Marin et Shéhérazade.

Chez ces auteurs, l'évocation perpétuelle du paysage et de ses trésors naturels, qu'il s'agisse des collines grecques, des rivages tyrrhéniens ou des jardins persans, devait entrer en résonance profonde avec sa Provence natale. S'il est un arbre, un "voyageur immobile", ses racines courent sous terre et sous mer dans tout le bassin méditerranéen.
Ce mince ouvrage réunit (seulement) quatre récits inédits évoquant tour à tour un Djinn enfermé dans un noyau d'abricot, les origines inventées de l'olivier en Provence à la manière d'un chapitre des Métamorphoses d'Ovide, un prince qui s'ennuie et enfin une princesse qui rêve.

Conteur né, il porte déjà son style coloré, foisonnant et sucré aux nombreuses images bigarrées et poétiques, animé d'un panthéisme sensuel, drôle mais parfois aussi cruel où fleurs, graines et fruits sont au cœur de toutes choses. Des motifs qui caractériseront sa trilogie de Pan ainsi que ses autres futurs récits courts.