Le Peuple d'en bas par Nautilus

J'écris très peu de critiques et celle-ci ne dérogera pas à la règle ! C'est une éloge à Jack London. Je l'ai découvert dans " Grève général ! ", où il m'avait bluffé de part son engagement pour le peuple, mais aussi dans la clarté d'esprit qu'il avait face à son temps.

Dans ce livre, Jack London ne m'a pas seulement bluffé, il m'a carrément mis sur le cul. Son héro, bourgeois à penchant socialiste n'étant autre que lui même, s'élance dans les ruelles de Londres afin de vivre auprès du bas peuple dans l'East End. Il se met alors à côtoyer des miséreux affamés, des bêtes mal nourries qui volent et recèlent pour survivre, des ulcéreux, des malades, des culs de jattes et des estropiés de la vie. Qui à part Jack London aurait eu les couilles de faire çà ? Mise à part Chuck Norris, personne d'autre. Il sait d'ailleurs de quoi il parle, le Jack, il a lui même vécu un début de vie remplie de vagabondage, orphelin qu'il était, enfant des rues dès son plus jeune âge.

Ce qu'il y a e de plus choquant dans ce livre, de plus troublant et exténuant, c'est l’extrême contemporanéité de la situation. Alors que Jack décrit une ville de Londres fracturée entre 2 pôles, les ventres pleins et les ventres vides, les riches et les miséreux, on ne peut que penser aux cités et autres ghettos qui jonchent les périphéries de nos villes. Ces gens entassés dans des taudis, peut être moins insalubres, mais avec un niveau de vie aussi misérable que dans l'East End. Mais beaucoup plus globalement, le Nord par rapport au Sud. Combien d'enfants n'ont pas de toits sur leurs têtes dans le monde ? Combien sont en malnutrition ou meurent en bas-âge ?

Je m'éloigne du sujet mais ce livre est une frappe littéraire. Nous ne faisons pas que lire des mots et des phrases, assemblés dans une belle histoire. NON ! MALHEUREUX ! Ce livre nous plonge dans l'East End aux côtés de London, son style est épurée et les pages se tournent toute seule. Quand on ferme le livre, on se met à penser. Les cas de ces gens nous marquent comme si on les avait vécu nous même.

Merci Nek