Le Roi du K.O.
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Le Roi du K.O.

livre de Harry Crews (1988)

Comment transformer ses faiblesses en forces ? Après l'Oeil, le Menton du tigre?

(Ne lisez pas le résumé car à mon avis révèle une mini bonne surprise de la première lecture sans rien en savoir: en gros, c'est le biopic d'un fermier devenu passionné de boxe, entrainé dans les milieux interlopes de la ville...)


Juste quelques remarques:

Encore un livre d' Harry Crews en fait sur le deuil, la dépression et la place d'une passion dans une vie. Mais une fois encore avec une galerie assez démente de fou et freak déjantés. Avec du sexe et de la violence, même si moins que dans ses autres oeuvres.

Beaucoup des lieux où choisit Harry Crews d'amener ses personnages se révèlent avoir sous des apparences proprettes, des coulisses immondes, parfois cercles de l'enfer: une maison bourgeoise et riche, a aussi des donjons et une arène. Un très beau yacht de plaisance sur gentille rivière a des soutes où Jérôme Bosch aurait sans doute la nausée etc.



Sauf exception, je n'aime pas les films sur le poker et encore moins ceux sur la boxe or ce livre m'a été trop sur la boxe dans son dernier quart pour que je passe un bon moment final.

Maintenant que j'ai croisé quelques Harry Crews, je commence à reconnaître quelques points communs, habitudes et fils rouges avec ses autres livres.

Par exemple on retrouve un personnage très costaud, très homme, peu disert...qui cache ses émotions. Comme dans la Foire aux serpents, cet alpha mâle est sans doute juste hyper triste et déçu que son mentor, son quasi second père d'adoption l'a abandonné.


  • La toute première scène est démente et me rappelle tout le long début et les pervers de Babylon de Damien Chazelle ...avec un twist. Notre héros Eugene Biggs rentre dans une sorte d'arène à la Mad Max au delà du dôme du tonnerre. Mais ce début granguinolesque à la Tod Browning et Eyes wide shut, est en fait trompeur sur le reste du livre et film qu'on se fait. Le reste est plus introspectif que ce début grandiloquent.


  • Puis dés la deuxième scène on voit en flashback la jeunesse du héros qui a quitté sa ferme pour aller à la ville...de boulot en boulot. Puis il rencontre une sorte de Burgess Meredith qui devient son mentor en boxe. Ils sont supposés travailler à la maintenance de navires mais ils ne font que parler boxe. Dans d'autres Harry Crews, on croise aussi souvent d'autres passionnés comme ceux dans Le diner de cons mais c'est en fait émouvant et un bel hommage aux passionnés qui savent transmettre.

  • Il rencontre ensuite une fille. Que l'on découvrira comme souvent chez Harry Crews plus riche et plus intelligente que les premières apparences laissaient croire,
  • Un des autres personnages qu'il croise est bien sûr un noir albinos au gabarit de jockey portant chemise violette et pantalon bleu électrique à chaussures jaunes (genre Nagui) dont la coup est afro rouge pâle/sang dilué...ayant ce jour là dans les cheveux des bouts de peluche. C'est un des amis de son collègue, un expert en crochetage de serrure. (...il lui donnera une très belle explication de son accoutrement et look...en gros, il en a été empêché trop longtemps car en prison)
  • et c'est encore un personnage féminin qui en fait étudie le héros. Et c'est la partie que j'ai préféré: le boxeur est bien sûr contre le fait d'être cité dans une quelconque étude de cas ou thèse d'universitaire...mais l'obstination de sa passionnée va selon moi lui servir, à son corps très défendant, de psychanalyse. C'est l'aspect que j'ai préféré: d'ailleurs Eugene Biffs me fait alors pensé un peu à une des personnalités du taré dans Split aux attributs physiques impressionnants...la pute étudiante servant de psychiatre improvisée.

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il y a 6 jours

Modifiée

il y a 6 jours

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