Bonjour.
"[Il] semblait dire qu'il n'y a pas de différence essentielle entre victime et bourreau, entre l'opprimé et l'oppresseur. Que les deux sont également sous l'emprise du système qui a créé, maintenu et fait appliquer leur relation. Le maître et l'esclave, le gardien de prison et le détenu, le propriétaire et le locataire, le prêteur et l'emprunteur, le vendeur et l'acheteur, le riche et le pauvre[...], que l'un ne peut exister sans l'autre. La seule position morale, donc, consiste à refuser d'être l'un ou l'autre et à rejeter le système qui maintient les relations entre les deux." (Russell Banks)
Il semble également qu'il n'y ait pas de dogme capable de briser ce rapport quasi animal, "naturel", que les humains entretiennent entre eux, de prédateurs à victimes. Tellement confortable comme règle de survie. Tellement peu idéale.
Dans une semblable logique, il n'y a pas d'idéalisme sans tyrannie, et vice versa. De même qu'il n'y a pas de plaine fertile sans montagne sauvage, pas de vagues sans leurs creux. C'est ce que l'Histoire, et Russell Banks avec elle, semble suggérer.
Pas de rationalistes sans idéalistes. Ils ont cependant un point commun : le rêve et son aspiration au meilleur.
Une longue vie pour démontrer l'évidence.