Dans ce deuxième tome du cycle, Jack Vance poursuit son exploration de la planète Tschai en approfondissant son univers foisonnant. Le récit s’ouvre sur un discours à tonalité quasi religieuse, véritable clé pour comprendre la vision du monde qui structure la saga — et qui rappelle que le héros, déjà formé et sûr de lui, n’est pas un adolescent en quête d’identité mais un homme d’action aux convictions établies.
On y découvre les Yao, peuple marqué par des influences asiatiques et régi par un code strict de noblesse et de maintien, ainsi qu’une myriade d’autres peuplades humaines. Après le développement consacré aux Chasch dans le premier tome — ces êtres reconnaissables à leur perception olfactive exacerbée —, ce sont ici les mystérieux Wankh qui passent au premier plan, se déplaçant et communiquant par écho, à la manière des chauves-souris. Chaque peuple est décrit avec une inventivité remarquable, renforçant l’impression d’un monde à la fois riche, crédible et cohérent.
À l’image du premier tome, dont il prolonge directement l’esprit, Le Wankh ne faiblit jamais. L’action, encore plus soutenue, enchaîne les péripéties et les paysages avec une efficacité sans temps mort, sans tomber dans l’écueil de la répétition.
Jack Vance confirme ici sa maîtrise : un roman d’aventure haletant, dépaysant, qui conjugue exotisme, invention anthropologique et souffle narratif. Une suite digne du premier tome, qui donne irrésistiblement envie de poursuivre le cycle.
Critique du premier tome:
https://www.senscritique.com/livre/le_chasch/critique/328642241