Le Zèbre narre l'histoire de Gaspard Sauvage, surnommé la Zèbre, qui après une brutale prise de conscience de la vulnérabilité de la vie décide de tout mettre en œuvre pour ranimer la passion au sein de son couple. D'extravagances en excentricités, le Zèbre ne recule devant rien pour raviver cette flamme qu'il pense éteinte.
Véritable démonstration d'Amour avec un grand A, ce roman dresse le portrait d'un énergumène tout aussi captivant qu'exaspérant. L'amour incommensurable que Gaspard porte à Camille, la façon dont il la désire est extrêmement touchante. Pourtant, ses stratagèmes mis en œuvre pour susciter le désir de l'autre relèvent parfois de l'égoïsme aux conséquences dramatiques, à l'image de son ultime subterfuge qui entrave le deuil de Camille et l'ancre dans une spirale de regrets, de remords et de mélancolie. Poind alors la question : est-ce un amour sincère, authentique que celui qui meurtrit l'autre ? Je n'ai pu me défaire de cette interrogation au fil de mon avancée dans le roman et suis restée circonspecte lors du dénouement. Finalement, ce farfelu de Gaspard Sauvage n'est-il en somme pas autre chose qu'un monstre d'égoïsme manipulateur ?
Et là, de me rappeler que ce roman a reçu le Prix Femina... Le personnage de Camille n'est-il finalement pas qu'un pion au cœur d'un jeu machiavélique ? Et cela sans évoquer le traitement de l'adultère parfaitement inique entre homme et femme.
Bien que certains passages m'aient incontestablement séduite, que la forme soit agréable, demeure le fond qui pose un certain nombre de problèmes.