Avec brio, RJ Ellory nous embarque dans l'histoire violente des Etats-Unis, sous un aspect des plus flippants : celui des tueurs en série. Partant de la fiction (le Commémorateur reproduit des crimes passés), l'auteur en effet rappelle les grandes affaires de tueurs en série qui ont secoué les USA au XXème siècle. Et c'est précisément ce qui fait peur ! Car, se dire que tout ceci s'est vraiment produit, c'est vertigineux. Une vraie plongée dans ce que l'esprit humain peut avoir de plus retors, de plus pervers, de plus incompréhensible aussi.
Au niveau de la narration, Ellory introduit un personnage intéressant, celui d'un rescapé d'un tueur en série, qui vient prêter main forte aux enquêteurs. Le flic central est, bien entendu, un personnage de flic désabusé, seul dans sa vie, arrivé à un tournant dans cette dernière, tenace et brillant sans toutefois être sous la lumière des projecteurs... Et aidé par une journaliste tout aussi cliché (pleine d'humour, pince-sans-rire et femme fatale à la fois). Côté personnages, je regrette donc que l'on soit tombé dans les clichés mais je pense que tout ceci contribue à l'ambiance très "thriller américain", qui fascine cet auteur britannique.
A part ces quelques poncifs, le roman est très réussi, brillant dans sa construction, les descriptions sont glauques à souhait mais sans donner dans l'horreur, l'enquête est bien menée, avec une belle montée du suspense.
Une petite déception pour la fin, qui fait un peu bâclée. Le roman était peut-être un peu trop long...
Mais on saluera le beau travail historique sur ces faits divers qui font, tout comme le roman, froid dans le dos.