Car, oui, Caliméro et Rémi sans famille ont bien été assassinés par ce livre, par sa violence et sa rage.

Lorsqu'on essaie d'imaginer ce que pourrait être l'histoire de deux orphelins abandonnés dont l'un cède à la prostitution, on imagine facilement un terrible récit mélancolique à deux francs, des larmes, des bons sentiments, et pour finir, le tout fondu dans de la guimauve sucrée par les larmes de tatie Josiane. C'était sans compter que le deuxième enfant cède au terrorisme.

Car c'est bien là le cœur du livre. A travers le regard des deux garçons, on observe le pire de la société japonaise, et par là de nos société occidentales : l'exclusion, la marginalisation, le crime, la drogue ... mais tout ceci ne se veut pas froidement observateur, l'objectif ici est de nous mettre dans le cœur des victimes de ses phénomènes, et de prendre peur ou celles-ci réagissent violemment à une condition qu'elles refusent d'accepter.

Ce livre est le livre du rejet, de l'affirmation, de la violence inconditionnelle envers les lâches, les pleutres et les soumis. Ce livre fait espérer aussi, car il transforme les victimes non pas en vendeuses d'allumettes, mais en lanceurs de cocktails molotov.

Une des mes plus grandes expériences de lecteur.
KafkaDatura
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le 4 août 2010

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KafkaDatura

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