La Galice jusqu'à l'hallali
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le 28 mai 2022
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Roman-fleuve, l'expression convient précisément au dernier roman d'Elif Shafak, et pas seulement pour sa longueur, l'un de ses plus ambitieux et éblouissants, depuis ses débuts en littérature. Chacune des histoires qui le composent aurait pu faire l'objet d'un livre distinct et passionnant, mais l'autrice turque, qui écrit depuis un certain temps maintenant en anglais, aime les correspondances entre différents lieux et époques, un peu à la manière du film Babel d'Alejandro González Iñárritu. Les fleuves du ciel aurait pu s'intituler La mémoire de l'eau, élément qui est l'un des fils rouges de ce livre épique, avec la Mésopotamie, si fascinante, et le peuple yézidi, pourchassé de tout temps. Du Tigre à la Tamise, le livre brasse une multitude d'événements et de personnages, trois d'entre eux, en particulier, de l'Angleterre victorienne et l'empire ottoman à Londres et à l'Irak de ces dernières années, avec les exactions de Daech en horrible bouquet final. La puissance romanesque d'Elif Shafak est en crue dans Les fleuves du ciel, débordant de partout, riche en coïncidences et résonances, au fil du temps. Elle aborde ainsi des sujets, soit complexe comme celui de l'héritage culturel, qui comme les personnes, passe par l'exil, fût-il dans des musées majestueux ; soit méconnu comme les rivières urbaines désormais enterrées, telle la Bièvre, à Paris. C'est la passion, la curiosité et l'émancipation qui guident les protagonistes des trois histoires principales du livre, malgré la misère, la guerre, les préjugés, la cupidité et tout ce qui ressort de notre (in)humanité. Les fleuves du ciel est une splendeur, nourrie de références multiples. À l'heure où l'autofiction semble submerger la littérature contemporaine, ce roman est une source rafraîchissante, dans la tradition et la modernité, continuité de grands écrivains, de Zola à Tolstoï, en passant, évidemment, par Dickens.
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le 5 sept. 2025
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