Quand en 1971, en plein délire maoïste en France, les enthousiastes de la "Révolution Culturelle" se ramassèrent ce pavé sur les doigts de pied, leurs cris et lamentations envahirent l'espace médiatique de l'époque avec la réaction caractéristique des idéologues de toutes tendances, le déni. Le plus difficile étant d'apparaitre en pleine lumière pour les jobards intégraux qu'ils étaient effectivement, complices d'un des épisodes criminels les plus monstrueux de l'histoire de l'humanité; ayant cru voir des révolutionnaires dans ce qui dans ce livre apparaissaient clairement comme les membres corrompus d'une oligarchie d'assassins.
On aurait pu penser que la leçon leur aurait servi, les amenant à adopter les règles d'une certaine modestie intellectuelle; il n'en est rien pourtant, puisque un nombre non négligeable continue, 45 ans plus tard, à encombrer les plateaux de télévision et à déverser ses certitudes sur les bienfaits de la domination contemporaine. Domination dans laquelle personne ne se surprendra plus, dans le cas de la Chine, de reconnaitre un régime prétendument "communiste" mettant en œuvre la politique du plus brutal capitalisme de notre époque et faisant l'admiration de tous les exploiteurs "libéraux" du monde qui y investissent à tout va. On mesure là leur idée de la liberté.