Qu'on se le dise, la fantasy n'est pas un sous-genre. Depuis quelques années, les hautes sphères de la critique l'entendent, ce n'est plus seulement une lecture de mâââle dominant et d'adolescent boutonneux.Pour preuve, l'adaptation de l'oeuvre colossale de G.R.R. Martin Game of Thrones réunit les jeunes, les vieux, les ménagères de 40 ans, les ados en quête de trash et tout ce qu'il y a entre les deux. Des personnages attachants, de la mise en scène qui fait frémir et (l'air de rien) les ingrédients qui nous rappellent un peu les contes de notre enfance (le roi, la reine, les châteaux, les créatures magiques, les paysages verdoyants, les complots, les loups et les nains...) avec derrière ce souffle épique une lecture des faiblesses humaines et de nos capacités à vivre en société (non, c'est pas ton trône, c'est le mien, rends-moi mon trône, rends-le moi je partage pas, fais gaffe je coupe tout ce qui dépasse ! Aïe !). La fantasy c'est le conte pour adultes et comme moi j'adore les histoires c'est mon genre de prédilection. Le livre de Scott Lynch, son premier, c'est incroyable, rentre déjà dans la catégorie des incontournables. Sur mon étagère, il sera entre Tolkien et Pratchett c'est vous dire à quel point je ne plaisante pas. Pourquoi ?


Ce premier tome d'une saga se nommant Les Salauds Gentilshommes place l'action dans un monde qui n'est pas le notre, et plus précisément dans une ville du nom de Camorr. Un décor envoutant dont la description nous fait penser à Venise avec ses ruelles, ses quais et son labyrinthe architectural. Locke Lamora est un criminel de génie (presque depuis le berceau paraît-il) à la tête d'une bande nommée les salauds gentilshommes. Certains disent qu'ils volent les riches et qu'ils partagent ensuite avec les autres orphelins démunis. D'autres vous diront que dans les différentes castes de Camorr, c'est chacun pour sa pomme. En fait, pour Locke Lamora, le vol n'est pas une question de survie, il ne travaille pas par nécessité comme les autres enfants employés par le "Faiseur de voleurs"...Locke vole trop, avec une finesse qui dépasse et effraye rapidement le maître. Ce premier tome nous présente le parcours d'un jeune homme que la réputation précède, décrit par l'éditeur comme étant un savant mélange entre Arsène Lupin et Oliver Twist, oui...mais sur fond de fantasy pure impliquant aussi une ambiance magique et des dons à utiliser de façon stratégique.


J'ai adoré ma lecture parce que ces personnages fonctionnant en castes plus ou moins loyales sont attachants dans leurs rôles d'anti-héros. En plus ce qui fait la force de l'écriture c'est le cynisme constant de Scott Lynch qui rédige des dialogues et des situations aussi drôles qu'acerbes.
Avis aux amateurs de cette ambiance connue chez G.R.R. Martin et Christopher Paolini...c'est par là ! Et bonne nouvelle, c'est déjà disponible en poche depuis un moment.

Mawelle
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le 1 mars 2017

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