Bean a donc quitté la Terre avec ses enfants anormaux. La distorsion du temps en a fait des explorateurs ou des naufragés, et les relations qu'ils entretiennent ne sont pas de tout repos, comme si l'intelligence aiguisée apportait son lot de problèmes aigus. Un postulat dynamique qui porte la saga depuis le départ. Les triplés de Bean se perdent souvent en conjectures stériles et stratégies bidons... ils sont finalement très humains, en somme. Jusqu'au jour où ils tombent sur un vaisseau inconnu et là, d'un coup, ils redécouvrent l'union sacrée. Je n'en dis pas plus sur l'intrigue, le livre est suffisamment court pour qu'on ne puisse guère s'aventurer plus avant sans déflorer le suspense. Mais je reviens sur les réflexions à propos de l'intelligence, de la fraternité ou du bellicisme de notre espèce, car elles sont plus que jamais d'actualité. Finalement, ce livre, c'est la téléréalité du futur : on coince 4 bipèdes dans un milieu clos et on attend que ça saute. Rien de bien reluisant, mais Card est mormon, si bien que ça oriente un peu sa méditation. Au final, cette petite aventure terminale, qui lorgne nettement du côté d'Alien, se résout un peu rapidement à mon goût, comme une coda de Chopin... Mais Bean est de retour, alors qu'il s'était un peu éclipsé au tome précédent, et on le retrouve avec plaisir, confronté à ses turbulents rejetons mais plein d'une sagesse développée à la hâte avant que l'échéance de son défaut génétique ne le rattrape. Sympa, le mec. Et comme père, pas mal non plus...