La magie du cinéma !

Je poursuis mes pérégrinations Terry Pratchettiennes et m'attaque enfin au cycle de "La révolution industrielle" avec "Les zinzins d'Olive Oued". C'est, je pense, l'opus idéal pour s'initier aux Annales du Disque Monde. Particulièrement pour les cinéphiles de SensCritique. Vous savez pourquoi ? Parce qu'Olive Oued n'est autre qu'Hollywood ! De plus, cette annale présente de nombreux personnages récurrents de la série (Détritus le troll, Vindel Pounze, l'économe, Gaspode le chien) sans spoiler les changements qu'ils connaîtront dans les livres suivants mais a fortiori n'oublie pas d'intégrer au récit les impondérables Mages de l'Université de l'Invisible, le bibliothécaire, Planteur Je Me Tranche La Gorge ou encore La Mort. Bref, du beau monde pour une aventure riche en rebondissements !

Et, à l'instar d'un bon film, des rebondissements il va y en avoir. Lorsque les alchimistes d'Ankh Morpork créent la première caméra, la folie du cinéma s'empare du Disque Monde. La colline d'Olive Oued est investie par des entrepreneurs et on se met à tourner les premiers "clics" à base d'images animées. Mais voilà, Disque Monde oblige, rien ne se passe comme prévu et une faille vers une dimension parallèle s'ouvre et crée de violentes distorsions avec la réalité. Et ça, c'est une occasion en or pour Pratchett de laisser libre cours à son imagination pour nous emmener dans une aventure totalement barrée et bourrée de références pop'.

Quelques exemples ? Passons sur le titre de l'ouvrage qui n'est autre qu'une référence aux "Zinzins d'Hollywood" de Jerry Lewis pour citer "Autant en emporte le vent", "Singing in the rain", "Tarzan", "King Kong", des gros blockbusters Olive Ouediens qui tâchent ou encore "Casablanca" et Lassie. Mais voilà, Terry n'est pas un auteur qui enfonce des portes ouvertes pour son bon plaisir et un thème comme le cinéma est l'occasion rêvée pour égratigner une industrie toute puissante. Ainsi ce génie de l'humour et de la digression farfelue va s'en donner à coeur joie en taclant les "stars", les producteurs véreux, les conditions sur un lieu de tournage, la rentabilité hollywoodienne qui se fait au détriment de la créativité ou encore les placements produits et les relations presses.

Vous l'aurez compris, comme souvent cette annale est bien chargée. Elle déborde même de contenus...et de conneries. L'opus est drôle, bien rythmé, bien construit et plein de surprises. Je le répète, si vous voulez vous initier au Disque Monde et qu'en plus vous aimez le cinéma alors c'est CETTE annale que vous devez lire ! Pour les autres, c'est un tome très agréable qui vaut pour sa galerie de personnages connus qui, ici, est employée dans des registres et des rôles différents de ce à quoi ils nous ont habitués. C'est ça aussi la magie du cinéma !