Utile mais sans éclat !

A travers trois jeunes protagonistes clefs - le fils d’immigré, les cousins prolétaires et une petite bourgeoise locale - et leur évolution entre 1992 et 1998, l’auteur dévoile une peinture de ces coins oubliés de France et de ceux qui y vivent. Villes moyennes pour des destins moyens ?

Violences, jalousie, drogue, mépris de classe, constituent les fils rouges du roman. Malgré la justesse des situations, apparaît une certaine caricature dans la simplicité et la prévisibilité des trajectoires individuelles. Oui, la petite bourgeoise fera une école de commerce à Paris alors que le prolétaire partira faire l’armée. Une histoire qui aurait pu être là même en 2018.

Comme les protagonistes bouffés par l’ennui, le lecteur est lassé au fil des pages et de l’enchaînement de situations malheureusement attendues. Il y en a peut être trop, trop de digression, d’apports narratifs, pour dire le peu d’espoirs et de perspectives des personnages.

Ayant des airs du « Fief » de David Lopez, ce roman n’en a pourtant pas l’incisivité. Utile, certainement pour les lecteurs pour lesquels cette France est une découverte, mais superficiel pour ceux qui la connaissent trop.