Voilà un premier roman plutôt maîtrisé pour une actrice/scénariste faisant ses premières gammes en littérature.J’ai beaucoup aimé le portrait de ces deux femmes ligures (Camilla et Noélie) que le destin embarque en Libye.Les premiers chapitres s’interrogeant avec justesse sur la filiation contrariée sont savoureux.Le déracinement comme une épreuve est aussi un moment bien transmis et la façon dont Noélie s’en accommode avec son caractère offre de superbes passages.Quand la famille Ongaro revient en Italie, le livre prend alors une dimension politique pas forcément utile à la dramaturgie au souffle épique déjà bien suffisant. Le personnage de Noélie, femme négociatrice de contrats pour l’Italie, est nettement moins percutant et incarné.S’en suit une ébauche sur la répétition des schémas dans la famille et une prise de parole de la petite fille narratrice pas vraiment convaincante.Si on reste sur le titre du livre, j’ai aimé les premières figures (belles embardées) puis suis resté sur ma faim au final ( trop d’acrobaties narratives, de multiplicités de point de vue faisant perdre une vitesse de croisière bonne).Alexia Stresi a donc idéalement commencé son histoire pour douter sur sa finalité car des tonalités éparses se parasitent au lieu de se faire écho.Un peu dommage.