“Des textes au féminin pluriel qui courent, mordent, soignent”. Ainsi au gré du repli de la couverture nous est introduite la nouvelle collection des éditions dépaysage : ANIMALES.
À sa direction, en tant qu'autrice de ce premier livre, et avec la noble tâche d'amener dans son sillage d'autres plumes féminines, nous retrouvons Gabrielle Filteau-Chiba que beaucoup d'entre vous ont certainement déjà lue avec (mais ce n'était pas mon cas).
La féminité de ce récit est plurielle, déclinable, ancrée et bien sûr animale. Pas seulement parce que Gabrielle nous y offre son histoire et celle de son exceptionnelle chienne Séquoia, mais parce qu'elle puise dans l'animalité qui est en nous. Quelque chose qui rappelle la pureté de l'instinct. Une lutte interne pour faire émerger ce que la société confisque aux femmes.
Elle nous rappelle que dans le lien avec l'animal il n'y a pas que l'amour, il y a tout ce qui sauve, tout ce qui convoque le sauvage en nous, l'appartenance à la vie au-delà de ce qui nous est proposé comme norme sociale. Dans les yeux ambrés de Séquoia, Gabrielle ne se réinvente pas. Elle se reconnaît. Elle retrouve son souffle. La force de bondir quand il le faut. de s'échapper quand elle est en danger. D'être la mère-louve qui se sauve pour mieux protéger les siennes quand le foyer n'est plus un refuge.
Une petite centaine de pages pour écrin d'une vie. L'élixir d'un compagnonage indélébile. Une sororité qui ne connaît pas la frontière de l'espèce et qui s'autorise à vivre libre, entière, avec l'honnêteté de ses paradoxes et la force de ses enseignements. Je défie qui a connu le puits de courage contenu dans le regard d'un animal de ne pas verser de larmes d'amour et de reconnaissance pour les Séquoia de nos vies.